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Les Houris, de Majida Khattari

 

Majida Khattari s’intéresse au statut de la femme dans le monde et particulièrement dans l’islam ; connue pour ses "défilés-performance" composées de "robes-sculptures", vêtement de parade et de coercition, elle est également photographe et vidéaste
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l’artiste : Majida Khattari (1966)

 

Majida Khattari

Majida Khattari
en 2011
(courtoisie l’artiste)

 

> plus d’info

Majida Khattari, plasticienne française d’origine marocaine, est diplomée des Beaux Arts de Casablanca en 1989 et de Paris en 1995 ; elle travaille à Paris et est exposée dans le monde.

Peintre, photographe et designer, elle crée notamment des robes-sculptures qu’elle met en scène dans des défilés-performances qui soulignent la situation des femmes dans l’islam contemporain. Artiste engagée, elle unit de façon spectaculaire et antagoniste l’art, la mode et la religion "j’ai du goût pour le contraste de l’apparat moderne du corps féminin avec les normes de la tradition islamique".

Majida Khattari présente son combat dans des défilés de mode, des installations photos et vidéos pour dénoncer l’oppression et la regression : "ces robes sont étouffement, lourdeur, gangues oppressantes et protectrices où l’on peut régresser à l’abri", telle sa robe Kacha, élégant tchadri (voile intégral) en feutre qui couvre entièrement la femme… avec des coutures en fil de fer ! ou sa robe Boulets confectionnée avec un tissu raffiné, brillant, coloré, mais porteuse de nombreux boulets, transformant chaque mouvement en lutte

 

 

 

l’oeuvre : Les Houris

 

> cette oeuvre impressionnante a été montrée en mars 2012 au Passage de Retz, lors d’une exposition sur le blanc, couleur "qui autorise un décalage vers une liberté d’expression" [Yves Sabourin, commissaire] ; c’est une installation en grandeur nature montrant une procession de Houris

 

Les Houris : installation de 72 poupées géantes,
vêtements brodés, cheveux, 2007
photo au Passage de Retz, expo. Blanche est la couleur,
mars-avril 2012 .... clic = zoom

 

 

La question qu’aborde ici Majida Khattari est celle du statut et du corps de la femme dans certains pays du sud, dont "on a besoin de parler car l’art est un peu silencieux sur ce sujet actuellement" (en 2012)

  Majida Khattari Les Houris

 

les Houris, qui est-ce ?

Houri est une désignation floue faute d’une définition unique et claire dans le Coran : les Houris seraient des jeunes vierges promises aux bienheureux au sein du paradis, sinon plus globalement elles seraient témoins du bonheur au paradis musulman.

Dans la 1ère explication leur virginité serait permanente et elles ne pourraient donc porter d’enfant ; l’interprétation de leur rôle peut être sujette à des écarts, comme celle de les réserver aux martyrs, ce terme semblant lui-même mal défini.

  > plus d’info sur les Houris  :

- sur Islamiates

- sur Wiki

 

l’oeuvre

cette installation de Majida Khattari concerne l’interprétation la plus commune dans l’imagerie populaire : celle des vierges promises.

Dans ce rôle elle ont traditionnellement la peau blanche, diaphane (car dans certains de ces pays, les femmes se blanchissent la peau), les yeux et cheveux tressés noirs voire teintés ; elles sont belles et presque identiques, d’où l’usage par l’artiste de poupées ; leur tenues ne diffèrent que dans les détails, allant de la simplicité à la somptuosité : les Houris concernent tous les milieux.

Dans ce défilé les Houris sont au nombre de 72, la base de 7 étant symbolique.

  Majida Khattari Les Houris   Majida Khattari  Houris
  Bien que souriantes, elles semblent aussi absentes ; leurs yeux sont fermés car elles vont au devant de la mort.   Elles sont en robes de mariées car elles s’y préparent, mais portent au-dessus le voile blanc du deuil : elles vont donc se marier avec la mort (image : clic=zoom)

 

Par ce moyen Majida Khattari dénonce non pas le mythe historique des Houris, ni le symbole de bonheur paradisiaque qu’il représenterait, mais l’utilisation qui en est faite de la femme, la façon dont elle est prisonnière d’un rôle qu’elle n’a pas revendiqué, d’une destinée à priori définitive ; peut-être aussi regrette-t-elle la passivité fataliste des jeunes femmes modernes ?

Mais cette intrumentalisation de la jeune femme existe aussi en occident : citons les pin-up des années 50 aux USA, femmes-objets toujours représentées sur un schéma semblable sous forme de posters et auto-collants destinés aux machos et autres camionneurs de la Route 66…

En fait l’art de Majida Khattari n’est pas uniquement une diatribe sur l’utilisation de la femme dans l’islam, mais plus globalement un regard critique et ironique sur la position de la femme dans le monde, que ce soit par l’intermédiaire de la mode ou par la question de leur intégration en occident.

 

 

 

 



 

 

 

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