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Beauté Congo envoûte la Fondation Cartier

 

Ceci est une archive d’une exposition exceptionnelle

 
Note sur les visuels : si les droits liés à l’expo sont échus, ne restent que des imagettes de faible définition à titre de mémoire, sans agrandissement possible ; celles agrandissables ont obtenu un accord ou sont libres ou sont en "fair use" ; en cas d’erreur svp nous en faire part et, suite vérification, le visuel sera retiré ou mis en imagette-mémoire ; merci !

 

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toutes images courtoisie Fondation Cartier sauf mention

 

la Beauté Congo envoûte
> la Fondation Cartier, jusqu’au 16 janvier 2016

ou : une petite histoire de l’art moderne et contemporain du Congo-Zaïre

 

vous le saviez déjà : l’art contemporain d’Afrique Noire est figuratif, réjouissant, jubilatoire mais aussi cruel, coloré, engagé, simple en style mais pas toujours intelligible pour nous peu familier de la culture de ce continent ; cette exposition nous apprend aussi que cet art a formidablement évolué, s’est transformé d’un état naïf, traditionnel et coutumier à un propos délibérément sociétal, en prise directe avec le monde actuel. Et qui ne manque pas d’humour !

 

y a-t-il si peu de lien entre l’art africain et l’art occidental ? les Parle-Menteurs des Parties Pourritiques de Chéri Chérin (quel merveilleux nom !) sont-ils très différents des nôtres ? Ces désignations issues des années 1960, celles de la libération, où sur le nouveau billet de 1 Zaîre étaient représentés des "parlementeurs" hilares

> toute l’Afrique est là, sous forme de contestation humoristique, jeu de mots truculents, lisibilité immédiate par le peuple

 

Chéri Chérin, les Parle-Menteurs des Parties
Pourritiques, 2011, acrylique
  Chéri Chérin

 

Il y a trois façons d’explorer l’art d’une culture : un parcours horizontal tous pays concernés comme l’a été Africa-Remix à Pompidou en 2005, des monographies de grands artistes comme l’a déjà fait la Fondation Cartier, et un parcours vertical sur le modèle de cette exposition qui, bien que limitée au Congo-Zaïre, réunit sur 90 ans la crème de ses artistes, sous le commissariat du découvreur et galeriste Alain Magnin (Galerie Magnin-A). Nous avons redécoupé l’exposition pour mettre en avant cette chronologie :

 

1926 : la naissance d’un art moderne

  Albert Lubaki

 

 

si la peinture sur corps ou objets est une longue tradition, celle sur toile ou papier a un point de départ précis au Congo : en 1926, Georges Thiry découvre les cases peintes de l’ivoirier Albert Lubaki et de son épouse Antoinette ; alors il leur fournit papier et aquarelles pour retranscrire leurs oeuvres… qui seront exposées entre 1930 et 1931 à Bruxelles, Genève et Paris ; une dernière exposition en 1941 à Genève, puis ces artistes sortent du radar...

> ce sont des oeuvres traditionnelles avec animaux et arbres dans un style naïf

Albert Lubaki, ST, encres, 1927

 

1950-1970 : les années foldingues

en 1946 le peintre français Pierre Romain Desfossés fonde l’Académie d’Art indigène, appelée Atelier du Hangar, pour que des artistes créent librement selon leurs traditions et leur monde

> ainsi Pili Pili Mulongoy et ses collègues seront exposés à Bruxelles, Paris, Rome et Londres et même en 1952 au MoMA. En 1954 l’Atelier rejoint l’Ecole d’Elisabethville (Lubumbashi)

Pilipili Mulongoy, ST, sans date, huile
(courtoisie Pierre Loos)
  Pili Pili Pilipili Mulongoy

 
Après guerre, Léopoldville (Kinshasa) est une métropole cosmopolite en pleine effervescence ; le portrait photographique permet de s’affirmer socialement, et les studios photo se multiplient, tenus par des Européens ou des Angolais tel Jean Depara. Il s’installe à Léopoldville en 1951 et immortailse scènes de bars, fêtes nocturnes, concerts de Jazz, Soul, Rap ou musique populaire et ses artistes, ainsi que les "sapeurs" (ci-dessous), ou encore tel Ambroise Ngaimoko qui ouvre en 1971 le Studio 3Z

> ces sapeurs ne sont pas pompiers : c’est une création loufoque congolaise, ici illustrée JP Mika : la SAPE est une mythologie popularisée par Papa Wemba, figure majeure de la musique populaire angolaise ; les Sapeurs sont les membres de la Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes -SAPE- une mode vestimentaire populaire née après l’indépendance du Congo, et qui perdure encore

 

JP Mika, La Sape, 2014, acrylique, huile, paillettes
  Pili Pili Pilipili Mulongoy

1978 : les Artistes Populaires

il faut franchir un espace de vingt ans pour que l’art du Congo réapparaisse en 1978, grâce à l’exposition Art Partout à Kinshasa ! de jeunes artistes d’enseignes publicitaires ou BD s’y proclament Peintres Populaires : Moke, Pierre Bodo, Chéri Chérin et Chéri Samba s’inspirent de la vie locale, politique, sociale, musicale ; ils s’adressent aux gens pour être compris d’eux, par un style franc, coloré, avec parfois des textes mêlant humour et dérision en accord avec la culture de palabre ; ils sont devenus célèbres

  Moke

 

 

> ici, Moke illustre la concurrence en 1988 entre les bières locales Prismus et Skol, avec le jazzmen Franco (pour l’une) et Mbilia Bel (pour l’autre), égérie d’un autre musicien, qui "se débarrasse de ses soupirants car promise à Tonton Skol, le sans-rival" ! [cartel de l’expo]
une bière savoureuse !

 

 

Moke, Skol-Prismus, 1991

 

 
.
extrait du texte d’André Magnin [DP de l’expo] :
"j’étais saisi par la liberté, la variété, l’humour et la beauté des tableaux que je voyais... seul le Congo pouvait inspirer pareille sensualité, radicalité... ; j’étais au coeur d’un art sans théorie ni exégèse qui révélait, par l’évocation d’un moment politique ou social, d’un événement minuscule ou écrasant, toute une façon d’être culturelle ; Kinshasa, capitale brûlante et insoumise d’un pays décousu et violent, abritait des artistes populaires pour dire à leur manière sérieusement drôle l’endurance de la société"
.

 

 

2000 : l’affranchissement

une nouvelle génération d’artistes s’affranchit des principes de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa :

> en 2003 Kura Shomali, Pathy Tshindele et Mega Mingiedi Tunga créent le collectif Eza Possibles ("c’est possible" en lingala) dont les oeuvres sont en prise directe avec les citadins et interviennent de manière critique à Kinshasa

Pathy Tshindele,
série Its My King, 2012

 

 

Les artistes de la génération actuelle utilisent tous les médiums et se fondent dans l’art actuel international, heureusement en conservant leur culture caractéristique africaine :

  Pathy Tshindele

Kura Shomali

 

Kiripi Katembo

Kura Shomali, Yalhadji, 2014, gouache et feutre
(courtoisie Dokoto, Luanda)

 

 
Kiripi Katembo, Rester, 2011, série Un Regard,
photo et peinture

 

 

> dans le surprenant désordre organisé de la flore ubaine, le jardin de la Fondation Cartier, un exemple atypique de biodiversite : une de ces cabanes-atelier d’artiste kinoise 

  > sur Internet, Sa Majesté l’empereur Papa Mfumu’eto 1er (merveilleux !) ouvre une porte secrète de son empire : des récits inédits sous forme de bandes dessinées, avec une planche par jour

Congo

 

Papa Mfumu’eto

reconstitution d’un Atelier-cabane de Kinshasa
dans le jardin de la Fondation Cartier

 

 
Papa Mfumu’eto, Les rues ne sont pas des poubelles
2015, planche dessinée pour la Fondation Cartier

 

 

 

 

 

 

plus d’infos :

> l’exposition Congo à la Fondation Cartier
> information sur la République démocratique du Congo ex-Zaïre (ne pas confondre avec la République du Congo ex-Congo-Brazzaville ou ex-Moyen-Congo)
> histoire "des" Congo

 



 

 

 

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