la vogue des installationsles installations d’art pullulent ; ce genre relativement récent permet aux artistes de s’exprimer en grandeur nature, dans une dimension 3D, voire 4D (le mouvement), où ils collent au plus près de la réalité.Cet art environnemental convient bien aux institutions et aux grands collectionneurs, mais présente certains inconvénients au commun des mortels !Dans cette page :
Art Orienté Objet
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l’actualité des installations illustrée :> Art Orienté Objet (AOO) du duo Marion Laval-Jeantet et Benoît Mangin, a l’habitude délicieuse de nous réjouir de ses vues originales et spirituelles sur le monde "anthropologique, écologique et biotechnologique"
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> achat-ventes de particulier à particulier
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comment définir ce medium artistique : l’installation ?
> les oeuvres d’art sont pratiquement toutes des images ou objets à contempler depuis leur extérieur, comme une sculpture où vous pouvez tourner autour mais pas entrer dedans ; pouvoir pénétrer dans l’oeuvre est donc la première définition de l’installation
> une installation artistique est souvent in-situ, conçue pour l’endroit où elle est destinée, et donc pièce unique ; autant la sculpture reste indépendante de son environnement (preuve en est, ses originaux sont édités en 8ex), autant l’installation doit s’adapter à l’endroit, quitte à être légèrement modifiée dans sa disposition, voire même la modifier : c’est tout l’espace qui forme oeuvre, alors on parle d’art environnemental
> conséquence de ces deux caractères : l’installation est souvent de grande taille, voire monumentale ; elle est parfois éphémère surtout lorsqu’elle est en extérieur, en ville par exemple ; si elle est amovible, elle comporte un mode de montage ; ne pas la confondre toutefois avec les décors de performances, dont le rôle est secondaire par rapport à l’événement lui-même
> parfois une installation réunit des pièces qui pourraient -dans d’autres circonstances- être autonomes :
... ainsi celle-ci réalisée par le couple Nikki de Saint-Phalle et Jean Tinguely en 1983 ; elle n’est pas
"dégroupable" car réalisée in-situ et nommée : "La Fontaine Stravinski " (à côté du musée Pompidou et
face à l’IRCAM) ; clic=zoom (courttoisie Office Tourisme Paris) |
> en règle générale une installation est un oeuvre cohérente qui forme un tout, non divisible en parties qui deviendraient autonomes... Certains artistes trichent avec eux-mêmes et la signification de leur oeuvre, en présentant un ensemble qu’ils n’hésitent pas à vendre en appartement : collectionneurs méfiez-vous
Souvent, la frontière entre installation et sculpture est difficile à déterminer, comme par exemple ces oeuvres d’Anselm Kiefer
la première installation reconnue est celle de Kurt Schwitters dans sa maison de Hanovre entre environ 1920 et 1937 : le Merzbau, qui est une construction ("Bau") reflétant sa démarche "Mertz" (intraduisible, inventé par lui), mais c’est une exception.
La deuxième célébrité est de Marcel Duchamp : "Etant donnés : 1° la chute d’eau 2° le gaz d’éclairage...", installation très personnelle élaborée en secret entre 1946 et 1966 à New York, mais révélée après sa mort en 1969 ; en voici une analyse surprenante par Gorik Lindemans.
Puis les installations se sont développées dans les années 1960, notamment par le groupe Fluxus dont Benjamin Gautier (Ben) était membre.
> cette boutique grandeur nature, exposée en 2003 au
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Les installations artistiques ont été très utilisées dans les années 80 où vint le gigantisme en art. Enfin, elles ont explosé avec la génération actuelle d’artistes, car elles sont bien adaptées à leur culture : celle du cinéma grand format puis 3D, des jeux vidéo 2D1/2 (reconstitution 3D par effets spéciaux, comme le surround en sono), de la vie virtuelle, bref de ces formes où le spectateur devient acteur au sein d’un environnement imaginaire où il pénètre et se meut par alias interposé
dans une société où l’artiste doit être très visible, où la communication joue un rôle important, où la concurrence entre artistes est forte, créer des installation y contribue ;
elle réunit des qualités qui sont adaptées à cette société et fait à la fois office de pièce d’art et d’emblème de communication. > une des classiques installations pénétrables de Kusama
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Et nous, spectateur, reconnaissons que l’installation d’art est souvent ludique, spectaculaire et amuse nos
enfants, si difficiles à traîner au musée.
Résultat : dans les foires prestigieuses comme dans le Salon de Montrouge pour artistes émergents, dans les
Prix (notamment le prestigieux Marcel Duchamp de l’Adiaf), se succède chaque année une majorité d’artistes
installateurs, complets ou partiels.
Que des avantages, donc ?
en crise économique et période de retour à l’art vendable, est-ce bien raisonnable de créer autant d’installations ?
Certainement pas, car qui peut les acheter ? hors des collectionneurs VIP qui sont une petite minorité, et les commandes d’Etat qui deviennent rares, qui donc a la place et les moyens de s’offrir de telles oeuvres -même relativement petites- presqu’absentes du deuxième marché et munies d’une cote aléatoire, quand elle existe ? seuls peuvent en vivre les artistes déjà reconnus internationalement, ou boostés par un lobby ou un mécène...
Ce n’est pas un bon choix pour les artistes français en général : le marché international leur reproche déjà d’être trop conceptuels, croit-on vraiment que construire des installations va améliorer les choses ? or il est frappant de voir que l’enseignement aux Beaux-Arts ne tient aucunement compte de cette réalité, comme il est alarmant de voir au Salon de Montrouge de plus en plus d’oeuvres invendables... Certes l’artiste fait ce qu’il veut, mais qu’il soit réaliste vis-à-vis de la difficulté de vivre de son art.
Almanart n’est pas seul à tirer l’alarme :
> déjà en 2009 Connaissance des Arts de mai p.62 abordait ce sujet "de la difficulté pour les jeunes artistes
de se montrer au grand public" car (en substance) ils sont trop dans les Frac et Cie où les gens ne vont pas,
ajoutant que "beaucoup vendent peu ou mal et vivent chichement" ; et le Point du 30 avril déplorait que les
installateurs ne semblent ni avoir "entendu parler de peinture ou de sculptures" ni de la crise
> et en 2013 le PDG de Sotheby’s déclarait [Les Echos, 18 mars] : "beaucoup
d’artistes français, la critique et les institutions, se sont tournés vers des créations conceptuelles ou
sophistiquées (installations et vidéos) qui ne trouvent pas facilement le chemin du marché" ; un des maux
français persistant...
plus d’informations : |
> l’installation, extension de la sculpture |
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