Arts Décos, puis mode, luxe, pub, musique... où il est agent, publiciste, photographe, producteur, éditeur… enfin indépendant dans l’ingénierie de l’art ; voyage beaucoup, notamment en Afrique dans le milieu de l’art ; un collectionneur addictif qui est donc passé professionnel de l’art : son association organise des festivals, des tournées d’art, aide artistes et collectionneurs |
Entretien avec Marty de Montereau, collectionneur et créateur de l’Association BeMyGuest
devant un dessin de Samuel François, 2008 |
> Almanart : quel est votre domaine d’intérêt comme collectionneur ?
> Marty de Montereau : l’art contemporain, de façon assez éclectique : peinture, dessin, photo… de toutes tailles avec une prédilection pour le style Pop de toutes époques (son appartement-bureau fourmille d’oeuvres de tous types, accrochées et aussi débordées par d’autres par terre) avec tout de même un intérêt particulier pour le dessin
> At : comment collectionnez-vous, depuis combien de temps ?
> MdM : tout jeune j’étais dans une famille de collectionneurs d’objets… je suis assez compulsif, tente de me limiter en posant un budget mensuel qui est parfois largement dépassé ; j’achète partout : chez les artistes, dans les galeries même lorsqu’un artiste que je connais y est présenté, dans les foires…
> At : aimez-vous découvrir des artistes, partager vos découvertes ?
> MdM : j’aime trouver de nouveaux artistes dans les écoles d’art (je suis bien placé comme Président des anciens des Arts-Décos, d’où sont issus de nombreux plasticiens) ou dans les salons comme Montrouge, Jeune Création… j’aime aussi parcourir les galeries, les salons et les foires internationales avec des amis pour confronter les avis.
Je partage mes goûts via les réseaux sociaux et une partie de ma collection est sur Facebook, mais mes oeuvres ne sont pas montrées aux expositions publiques, sauf quand on m’en demande une ; mais j’en prête facilement à mes amis et ma famille
> At : et vous êtes allé plus loin : pourquoi avoir créé cette association, BeMyGuest ?
> MdM : pour monter des événements : art, musique, mode, toujours accompagnés d’art plastique, comme des soirées, des tournées explicatives de galeries car bien des gens ont encore une timidité envers elles, ils craignent ne reconnaître un artiste, ne pas savoir parler d’art, ne pas avoir les moyens…
En novembre à NoFound (foire photo off) je présentais une série sur les collectionneurs, composée de leurs portraits chez eux à côté d’oeuvres qu’ils prêtent, non pour les vendre mais montrer cette fierté de chercher et collectionner
> At : autre chose : la conjoncture économique devient difficile pour l’art, qu’en pensez-vous ? commençons par les artistes…
> MdM : il y en a peut-être trop : avant (à l’époque moderne) tous allaient exercer quelques années en atelier, sortant ou non d’école ; maintenant l’on s’intitule "artiste" un peu vite, dès qu’on découvre un concept ou un truc. Certains ont compris "comment ça marche" et font du marketing, mais trop d’autres ne savent pas promouvoir leur travail
> At : mais il y a les clubs d’amateurs et les prix pour contribuer à les différencier ?
> MdM : oui, qui partent d’une bonne idée, mais côtoyant ces bonnes volontés je ne suis pas sûr qu’un prix artistique puisse être donné par des collectionneurs, ceci pour éviter d’être juge et partie ; car la tentation est grande d’acheter avant de nommer les lauréats ou de favoriser des artistes de sa collection… il y a beaucoup de lobbies ; comme partout chacun défend ses intérêts, le marché de l’Art reste un "Marché"../.
> At : merci de ces opinions lucides !
../. Dans mon cas je prends soin de pas choisir des artistes dont j’ai des oeuvres mais plutôt ceux dont le travail est intéressant. Il y a peut-être trop de prix qui se recouvrent (Marcel Duchamps, Meurice, Science Po, CIC’ART, SAM art project…), mais certains sont des tremplins pour l’artiste (Fondation Ricard, l’ADIAF…), j’ose le dire alors que j’interviens moi-même comme conseil afin de créer ce genre de distinction, pour un prix de sculpture
> At : …sculpture et installation ? (ndlr : voir ici leur différence)
> MdM : non, je prends la définition classique de la sculpture, qui exclut par exemple Didier Faustino (ndlr : installateur) ; le problème est qu’on mélange tout, ce qui prête à manipulation : une chaise "designée" en 10 exemplaires reste dans le domaine de la décoration, un Lalanne reste un meuble… même en art on a tendance à déborder dans l’ornemental.
Pour la photo, se pose aussi la question des tirages et des formats : on voit un Nan Goldin d’un certain format dans une galerie, et d’un autre format dans une autre galerie, avec des exemplaires importants : quel est le bon ? Certains artistes n’hésitent pas à multiplier les formats ; difficile ensuite de critiquer les éditeurs de photos qui se prétendent galeries (Lumas, Yellow Corner…)
> At : la définition comme gardien de l’art, c’est un concept intéressant…
Mais revenons à la conjoncture : quid de la situation des galeries, plusieurs d’entr’elles sont en difficulté ?
> MdM : il y a de grandes machines et de petites découvreuses où le galeriste courageux se démène et fait tout. Au milieu c’est plus variable ; plusieurs font magnifiquement leur travail, de bons choix, mais certaines galeries fonctionnent sur une tradition dépassée : elles ne s’intéressent qu’aux gros clients et méprisent les autres. Enfin d’autres travaillent mal faute d’expérience (pas de réseau, mauvaise com’…) ou montrent des oeuvres inintéressantes, parfois ça me déprime de faire ma tournée des galeries ; le pire étant la conjonction de l’inexpérience et du mauvais choix d’artistes ; avec la crise, 30% devraient carrément fermer !
la découverte et la distribution de l’art en réseaux de collectionneurs, en vogue, va alors se développer ?
c’est probablement une des voies à envisager
> At : l’art est détenteur de valeurs financières, que pensez-vous de cet aspect patrimonial ? Par exemple Almanart côtoie des collectionneurs qui tiennent désormais ce raisonnement : "je voudrais qu’en cas de pépin je puisse revendre l’oeuvre au moins au prix d’achat" ?
> MdM : cela me fait le même effet qu’une dame disant : "j’ai très envie de cette robe mais j’hésite, vais-je encore la porter après cette soirée ?" ; l’art c’est de l’affect pas de la rentabilité ! Ce qui m’intéresse avant tout c’est le talent.
Toutefois maintenant que j’ai un peu d’expérience, je me pose plutôt cette question : "est-ce que cela vaudra quelque chose plus tard" au sens " ce travail tiendra-t-il la route ?
Comme à la bourse des cotes montent, d’autres baisses, certaines stagnent ; si l’investissement est l’intérêt du collectionneur, alors il doit comme en bourse valoriser l’ensemble de son portefeuille quitte à perdre de l’argent avec certains artistes. J’essaie de donner une cohésion à ma collection dans ce sens mais je ne cherche pas à faire des coups financiers.
ce sont des noirs lumineux que vous proposent ici Les Atamanes, de beaux cadeaux personnalisés
et aussi de l’art à petits prix
< encre et lavis de René Leidner |
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