la BD*, un art plastique !Bande Dessinée : une appellation trop vaste pour trancher clairement la question "est-ce de l’art plastique ou non ?" ; d’ailleurs les américains déclinent plusieurs genres bien distincts.Prenons l’affaire sous le seul angle des qualités esthétiques d’une création bédé ou d’un roman graphique : cela élimine du domaine de l’art nombre d’auteurs (4000 publications/an en 2014) souvent médiocres qui surfent sur une vague qui se développe plus sur la simplicité de lecture que sur la qualité, sans parler des scénarios bêtifiants : dans cette discipline plus que les autres, il y a une échelle de qualité brutale, surtout par l’avénement des mangas, et un commerce exacerbé.Nous nous concentrons donc sur le meilleur du graphisme".* BD : attention, abréviation dangereuse ! Elle est peu appréciée des connaisseurs qui lui préfèrent "Bande Dessinée" en toutes lettres ; mais c’est un peu long pour nous...
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le Roman Graphique illustré par une expo :> de la BD à l’art plastique il n’y qu’un pas, franchi par des galeristes qui proposent leurs planches originales (mais pas au prix plancher), en sélectionnant les auteurs par leur qualité graphique
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> achat-ventes de particulier à particulier
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les dessins en forme de bande dessinée, ou racontant une histoire par épisodes, remontent à un siècle et demi ; la dispute de son origine reste vive :
> des spécialistes désignent précurseur l’allemand Wilhelm Busch qui commença en 1859, par le fait qu’il s’éloigne de la caricature pour conter une petite histoire de Wilhelm Busch ? Max & Moritz, 1865
> or il y a plus ancien ; à Genève les Suisses brandissent l’Histoire de monsieur Jabot, 1831, de Rodolphe Töpffer, qualifiée de "littérature en estampes" |
> et comment ignorer les américains, ces rois des "comics" ? ils rappellent que la vraie première BD, celle-avec-mots-qui-sortent-de-la-bouche (des phylactères) est The Yellow Kid (Le gamin en jaune) de Richard Outcault, publié en masse dès 1896 dans le journal New York World de Joseph Pulitzer, l’homme à l’origine du Prix du Journalisme
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les connaisseurs ont depuis longtemps reconnu comme "artistes" (et pas seulement illustrateurs) des dessinateurs comme Hergé qui a promu la "ligne claire", ou récemment Hermann Huppen (dans le genre western) et Stewart Cowley (dans le genre sciences-fiction), parmi d’autres ; mais auprès du grand public, l’artiste qui a élevé la BD comme un véritable art graphique, est Enki Bilal
Enki Bilal est devenu une star très médiatisée : interviews, expositions en galeries d’art : on s’arrache ses planches originales dans les ventes aux enchères ! on est moins dans l’édition que dans l’art contemporain ; l’album devient presque un sous-produit... |
Enki Bilal ... clic=zoom |
publi-information partenaire . la BD chez les Atamanes :
> Les Atamanes rappellent comment se conçoit une BD et vous proposent quelques planches originales à petits prix
Akira Toriyama, celluloid |
utilisons le succès d’Enki Bilal auprès des collectionneurs d’art, comme modèle de ce qui le différencie des bdéistes tout-venants :
côté collectionneurs d’art, c’est la qualité du dessin qui prime
côté grand public (qui s’intéresse à l’album plutôt qu’aux cases) c’est la qualité du scénario ; intelligents, sans mièvrerie, ils ont une racine historique documentaire assez rare dans la production industrielle de BD ; le bon artiste doit avoir des capacités littéraires et plastiques, raison pour laquelle les albums sont parfois réalisés en équipe
la technique de production compte ; certains illustrateurs travaillent sur ordinateur (on les comprend) ; ils se coupent alors de la possibilité de vendre une case comme un tableau (fait à la main et pièce unique) puisque le médium est un fichier, un multiple ;
quant aux auteurs qui travaillent en équipe et/ou opèrent comme salariés d’un éditeur, ils sont liés par le droit d’auteur et le droit du travail qui ne leur donnent pas liberté d’agir à leur guise si un jour ils sont assez connus pour vendre des "tableaux" issus de leur production chez l’éditeur
la bulle va-t-elle faire "pchitt" ?
les ventes aux enchères depuis 2014 montrent une inflation stratosphérique en nombre comme en cote des planches originales... c’est fou de ce qu’on trouve dans les archives des éditeurs... on n’est plus dans la nostalgie des souvenirs d’enfance, mais dans la spéculation et le mimétisme : "à suivre..." comme disent les auteurs !
les peintres-bédéistesautre type d’approche, les peintres-bédéistes, un genre de néo-figuration narrative ; elle expose ses peintures pour la première fois en 2013 à Paris et chez de Noirmont ! |
Marjane Satrapi |
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les cousins
BD et art des rues :l’art des rues et l’art de la BD sont très proches : les points communs ? Les bulles de paroles, les personnages mis en situation dans un recoin de mur servant de case, la cinématique obtenue par déclinaison de dessins successifs, les formats de certaines lettres (exclamations, bruits...)… graffitistes et bédéistes sont dans un monde proche ! > sur cette image, 3 artistes sont intervenus : comment ? |
nemo, jef aérosol et mosko |
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Erro, Honk, huile(courtosie gal.Carré) |
en japonais ce terme désigne depuis le XVIIIè tous les dessins populaires, puis au XXè il s’est étendu aux dessins japonais traités en bandes, genre apporté par les américains ; maintenant par le succès du style au Japon puis partout, il désigne par extension toutes les BD qui respectent plus ou moins les codes des productions japonaises ;
bien qu’elles soient généralement de piètre qualité, sur supports jetables, en noir et blanc (notamment au Japon où le terme signifie à peu près "dessin rapide et divertissant"), on ne peut ignorer leur apport artistique
> exemple d’influence du style manga sur l’art actuel : l’artiste japonais le plus connu, Takashi Murakami, a eu une grandes exposition à la Fondation Cartier en 2002 et a investi le Château de Versailles en 2010 ; il s’inspire de la culture manga pour créer des oeuvres qui n’ont rien de BD : dessins, prints, sculptures qui touchent tous les sujets, les vénéneuses fleurs de printemps (devenues son emblème), les petits bonhommes enfantins, des jeunes érotiques aux grands yeux, ou au contraire la science-fiction ou de macabres champignons nucléaires ; le tout avec un sens du commerce avancé et des usines de (re)production qui déclinent industriellement ses oeuvres en posters, ballons, livres et autres objets populaires... comme c’est le cas des éditeurs de BD à succès : même démarche |
Takashi Murakami |
la fin des années 70 voit un effort de qualité aussi bien en terme littéraire -pour sortir des scénarios bêtifiants habituels- qu’en terme artistique ; qui se distingue par l’appellation "roman graphique" (graphic novel) ; cinquante ans plus tard les deux catégories se séparent dans les abondants rayons des libraires, sans que le public sache parfois faire la différence, tant la pression commerciale est grande dans ce domaine...
la recherche de qualité artistique s’accompagne au 21è siècle de la vente de planches d’origines sous forme d’oeuvres d’art, par des spécialistes (galeries, départements de SVV) qui ont trouvé là un filon rémunérateur et des amateurs passionnés ; ces planches sont des dessins originaux ayant servi d’étude ou de masters d’impression, des mines, aquarelles ou gouaches qui sont souvent de belles oeuvres sur papier.
Pour vous, amateur, quel intérêt et quels prix ? distinguez 3 types, en prix moyens crescendo :
> une planche BD d’un auteur actuel, qui est une page d’un album avec toutes ses cases : 100 à 500€
> idem mais une page pleine d’un album (un seul dessin qui occupe toute la page, et non l’agrandissement d’une case !) : 300 à 1500€
> un dessin original ne figurant pas dans un album mais qui s’y inspire, créé à part pour son lancement ou pour une exposition ; c’est une oeuvre d’art autonome : 1000 à 10’000€
> les anciennes planches historiques très recherchées ; au top : celles Hergé peuvent dépasser 100’000€
A notre avis, c’est comme pour la photo sur un marché moins large : il y a une inflation exagérée vis à vis de la prolifération du genre, avec toutefois l’avantage qu’il s’agit de pièces uniques (ce qui n’est pas le cas de la photo).
Vous trouvez parfois des tirages qui doivent alors rester bon marché, sont moins des oeuvres d’art que de la décoration, comme les affiches.
Quelques galeries spécialisées sélectionnent des auteurs de qualité sur le plan artistique et présentent leurs oeuves comme une galerie d’art normale ; elles sont parfois aussi éditrices de ces BD > par exemple dans ses albums Mauvaise Réputation, Emmanuel Bazin interprète la véritable histoire des fameux Dalton ; ce magnifique dessin à l’encre et lavis signé est proposé par la Galerie Maghen pour 2500€, un prix raisonnable qui peut intéresser un collectionneur débutant Emmanuel Bazin,
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en savoir plus : |
> le Festival international de la bande dessinée à Angoulême |
voyez aussi :
cette "Femme surréaliste à l’oiseau" de Alain Virmaux est dans la tradition surréaliste influencée par l’art brut et l’art africain une belle pièce abordable |
cette aquarelle post-surréaliste de Janine Zimbler est typique ; une oeuvre délicate d’une artiste inspirée, dont une oeuvre a été achetée par le Centre Pompidou |
le Réalisme fantastique est une expression plus récente du surréalisme
ce Chat Bleu de Raimondo Cardelli (1938-2008) exprime que le rêve serait aussi réel que le quotidien |
tableau en vente chez les Atamanes
achetez art, design, décoration |
(Almanart est annonceur, pas place de marché)
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