le support fait partie de l’oeuvreun "support de photo" est le dispositif sur lequel est fixée l’image finale, accrochable en cimaise : papier, carton, métal, plexiglas, etc, qui est souvent lié au procédé de transfert du cliché : papier sensible, impression (print), etc, l’ensemble constituant l’oeuvre d’art.
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le support photo fait partie de l’oeuvre
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le support photo fait partie de l’oeuvre |
Peinture ou photographie ?
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pour l’argentique : l’émulsion photographique une fois développée, est transférée par son tirage sur un papier sensible spécifique que l’artiste choisit, et qui forme le support de l’épreuve Pour le numérique le photographe a un plus grand choix de supports puisqu’on peut techniquement imprimer ou projeter de l’encre sur à peu près n’importe quel matériau, dans n’importe quelle dimension. Mais les artistes photographes qui utilisent l’argentique ou la diapo pour des raisons artistiques ou techniques, peuvent user d’une astuce : le transfert sur fichier par numérisation soit d’un tirage papier, soit par projection optique, soit dans certains cas directement depuis la pellicule développée, pour avoir accès aux traitements et impressions numériques. L’artiste-photographe intègre intellectuellement le support dans sa démarche, il conçoit une idée visuelle de ce qu’il veut obtenir ; John Batho dit que "la perception d’une image de couleur est (aussi) déterminée par le matériau d’inscription" [Images Magazine, n° spécial HP, 2008]. |
Les étapes du passage du cliché au support final :
> pour l’argentique le transfert sur le support se fait après le développement de la pellicule négative ; au cours de ces opérations des effets spéciaux sont possibles, comme la solarisation, l’inversion Puis dans tous les cas viennent d’éventuelles finitions du support : contre-collage sur un Dibond ou une plaque d’aluminium, support spécial, encadrement, etc. |
Oeuvre numérique tirée sur papier par une simple imprimante à jet d’encre de qualité, Vanessa Buci, 2001
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Il faut bien distinguer 4 étapes où les acteurs ne sont pas forcément les mêmes :
- la prise de vue
- les traitements amont du cliché (même s’il se réduit à un équilibrage des couleurs) par l’artiste ou au laboratoire
- le tirage, ou transfert sur support de l’oeuvre par un labo (ou l’artiste pour un petit format et impression simple)
- la finition ou encadrement en partie par un labo ou et un spécialiste.
L’expérience du laboratoire compte beaucoup dans la restitution finale : l’artiste et lui doivent bien se coordonner pour obtenir un parfait résultat ; c’est une collaboration semblable à celle du lithographe et de l’artiste. Ainsi une photo d’art peut devenir chère, malgré la généralisation des procédés
consiste à transférer le cliché (argentique ou fichier) sur un support le rendant visible :
> le tirage jet d’encre (ou tirage Fine art ou tirage pigmentaire) est fait par des imprimantes spécifiques à jet de pigments, parfois de grande dimension, hors de portée d’un artiste ou d’un amateur. Quelques constructeurs comme Epson et par exemple, ont mis au point des pigments et des imprimantes de qualité exceptionnelle et utilisent des papiers de haute qualité voire spécifiques à leur technique (souvent pour des raisons de stabilité)
> le tirage sur papier photosensible (tirage "argentique-numérique") n’est pas réservé à la photographie argentique ! Le transfert s’effectue sur un papier argentique (comme le Fujicolor Crystal Archive bien connu) directement à partir du fichier, en exposant le papier au faisceaux lasers rouge, vert et bleu d’un agrandisseur numérique ; Durst Lambda est le plus connu, d’où le nom de "tirage Lambda" (nom de la marque) ; puis comme c’est un papier photosensible, il est développé, lavé et séché.
<< par exemple ce tirage papier est mis en valeur au même titre qu’un tableau, par un support arrière et encadrée par une caisse américaine ; l’ensemble indissociable affirme son statut d’oeuvre d’art, par la volonté même de ses auteurs > cette photo intimiste rehaussée de couleur, est annotée et signée par l’artiste chinois Rong Rong et la photographe japonaise Inri lorsqu’ils entament une correspondance photographique enflammée racontant leur histoire d’amour dans la série Personal Letters, signée "RongRong&inri" ; cachés 20 ans, ces échanges ont été dévoilés à la MEP en 2022
RongRong&inri, Personal Letters 2000,
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Chaque exemplaire de l’oeuvre est imprimé ; comme un réglage préalable est long et implique la collaboration de l’artiste, le prix unitaire dépend selon la dimension et le nombre d’images tirées : entre 500 et 5000€ l’unité !
Le choix du papier est primordial pour les oeuvres de haute qualité ; par exemple les papiers pour jet d’encre Gallery Gold Fiber Silk de Ilford, ou Photo Rag Baryta de Hahnemühle, sont en coton muni d’une couchage barytée (le sulfate de baryum donne l’aspect glacé) ; le choix porte sur l’aspect mat ou brillant, le rendu des couleurs ou des nuances de gris, ceci en fonction du procédé de tirage
pour les photos argentiques le choix du support papier du tirage se réduit à : dimensions, couleur de fond, sensibilité, grain, aspect (lisse ou non, mat ou brillant, bordure ou non), etc. Si l’artiste ou l’amateur ne fait pas lui-même le tirage, il doit spécifier ces éléments au laboratoire (et pour les retirages de clichés anciens, espérer que le papier spécifié existe toujours). Leur encadrement ou mise sous verre est aussi liée au choix initial du support : voir notre fiche pratique.
Pour les photos numériques, l’artiste a plus de choix :
> le plus simple et le moins cher est directement de contrecoller le tirage par une colle neutre spéciale sur un support dur (carton, bois, alu...), ce qui convient aux faibles dimensions (voir : les formats)
> il peut lui-même fixer le tirage entre deux plaques de Plexi ou de verre, sans le coller, si la dimension est petite ou moyenne
> pour les moyennes ou assez grandes tailles, un print sur papier est une bonne solution, contrecollé à l’arrière sur un support dur comme l’aluminium, le Dibond ou le Plexi, volontiers décollé du mur de quelque 2-3 cm pour valoriser l’ensemble
> pour les oeuvres imprimées (moyennes et grandes tailles) : le jet d’encres pigmentées, fiable et exact, est devenu courant
> des encollages directs à froid sont possibles sur divers supports (bois, polystyrène, carton...) mais la plupart du temps sont réservés à des publicités ou des oeuvres éphémères
> pour les oeuvres de grande taille et de haute qualité, le jet de pigments opéré par un laboratoire spécialisé est indispensable pour respecter les couleurs ; il fait en même temps le contrecollage du devant de l’image (sur du plexi) et de l’arrière (Dibond, alu) qui favorise sa protection physique et aux UV.
Les tirages de haute qualité utilisent souvent le plexicollage : le tirage est collé à l’arrière sur une plaque d’alu et à l’avant sur une plaque de plexi (appelé verre acrylique) de 3-4 mm d’épaisseur, sans colle, l’adhérence venant de la réaction entre deux composants liquides ; un discret support en alu peut aussi rehausser l’ensemble et sert à l’accrocher. Les licences les plus connues sont : - le Diasec qui, généralement, obscurcit les couleur sombres et relève les couleurs vives de sorte que les photos deviennent lumineuses (parfois trop) ; sa couche de protection ouvent brillante est flatteuse mais crée des reflets désagréables comme le fait une glace S’il est plus cher, le plexicollage est solide et pérenne ; il donne à la photo une belle luminosité, un certain relief et permet le choix du brillant ou du mat ; un procédé qui convient bien aux oeuvres contemporaines et assez mal aux vintages. Après quoi la question de l’encadrement intervient au même titre que n’importe quelle oeuvre. |
Salvador Dali s’est intéressé tôt à la photo et au cinéma, d’autant que cela renforçait son obsession de paraître et de communiquer ; Philippe Halsman et Dali ont collaboré longtemps ; ces stupéfiants tirages d’époque témoignent de la fantaisie emprunte d’humour de cette collaboration.Philippe Halsman, série Dali Atomicus, 1948, gélatino-argentique
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faut-il rappeler qu’une photo sur papier est sensible aux intempéries : chaleur, humidité, poussières et fumées ? Une protection anti-poussière, anti-UV et à faible Ph est nécessaire (voir).
Pour tous supports, à long-terme l’oeuvre perd lentement en contraste et en couleur si elle est exposée à la lumière permanente ;
donc deux cas :
- ou l’oeuvre n’est pas soumise à la lumière naturelle et occasionnellement ou indirectement à la lumière artificielle, et elle n’a aucun besoin de protection
ou c’est le cas et un encadrement avec verre s’impose, ce qui est quasi-impossible (et artistiquement peu souhaitable) avec une oeuvre de grand format simplement encolléee, qui nécessite un procédé du type Plexicollage (voir ci-avant).
Attention aux jets de pigments : l’abrasion de la surface, qui est extrêmement sensible ; l’accroc est irréparable ; alors si les conditions de sécurité ne sont pas réunies (enfants, animaux, insectes, nettoyage...) : protégez les ! par un verre protecteur pour les petites ou un procédé type Diasec ou Picto pour les grandes.
Conclusion paradoxale : si la photo est un procédé d’artiste populaire, la production de l’oeuvre finale est chère, cela bien qu’elle reste un multiple !
Les supports renchérissent le coût de réalisation d’une photo ou d’une oeuvre numérique : jusqu’à 50% du prix de revient ; cela fixe le prix de vente plancher. La sophistication du support (protection, rigidité, recherche d’effet ...) augmente encore ce coût ; et il faut amortir le prix de l’informatique : tout cela explique une partie du prix élevé des photos d’art contemporaines. Et suscite des effets pervers exposés ci-après en bas.
Pour modérer le prix d’achat vous pouvez être tenté d’acheter une photo contemporaine sur simple papier, sans support ni traitement. C’est valable pour les petits formats mais est une fausse économie pour les moyens et grands formats : si vous le faites vous-mêmes plus tard, cela peut revenir plus cher et certaines options de protection et valorisation de l’oeuvre ne seront plus possibles puisque réalisées au moment même du tirage.
vous êtes amateur et collectionneur ? faites attention à ces risques :
> le 1er risque est lié à la facilité de reproduction des oeuvres numériques : > le 2ème est lié à la diffusion commerciale : Soyons clairs : en art ces manières sont peu honnêtes. Elles supposent que l’auteur se désintéresse de la forme et la taille finale de l’oeuvre, or un véritable artiste a une idée précise de sa création jusqu’à sa présentation, sinon il n’est pas artiste mais artisan photographe (qui peut être talentueux, bien sûr) ; donc il vous faut décider ce que vous voulez collectionner : de bonnes photos ou des oeuvres d’art ; voir ici ce qui les différencie. |
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