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Le mouvement international Fluxus intrigue encore aujourd’hui ; les artistes fondateurs de Fluxus sont dans les plus grands musées d’Europe et, bien que souvent loufoques, leurs oeuvres sont très recherchées ; la grande exposition au Passage de Retz en 2009 explique bien la partie développée en France
Fluxus en France s’est forgé une réputation au sein du tsunami soixante-huitard, à Nice et à Paris, étant un peu le Hara-Kiri-Charlie-Hebdo (Cavanna et Pr.Choron) de l’art plastique : dans un esprit poil à gratter ; il prône de l’art délivré de toute attache conventionnelle ou bourgeoise, libère la sphère artistique restreinte de l’époque dans une sorte de réincarnation de l’esprit Dada qui aura duré 20 ans et subsiste encore chez quelques contemporains.
Vrai début à Nice au 1er Festival Fluxus en 1963, sous l’impulsion de Ben Vautier et George Maciunas ; le mouvement fut collectif, comme beaucoup d’autres à cette époque idéaliste, avec notamment Robert Filiou ; le mouvement "monta" à Paris vers 1966 avec des manifestations en particulier au Centre Américain du Bd Raspail (foyer culturel d’avant-garde, où se situe actuellement la Fondation Cartier) ; la musique fut aussi au centre du mouvement et provoqua la rencontre avec le coréen Nam June Paik. Nam June Paik, Joueur de Baseball, 1989 |
Aujourd’hui on retient surtout des individualités fortes telles que Filiou (décédé en 1987) et Ben (alias Benjamin Vautier) qui ont exercé leur art dans cet esprit ouvert, frondeur, décalé et ironique typique du genre, avec un point commun au deux : l’esprit poétique et l’expression écrite :
Benjamin Vautier (dit Ben), Attention cette boite..., 1966
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Robert Filiou, Golden Sieben
(7 doré)
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publi-information partenaire . Fluxus chez les Atamanes :
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"Les Français connaissent mal Fluxus" car seules trois manifestations institutionnelles ont eu lieu en France dont aucune à Paris [document de l’exposition], si ce n’est dans des galeries (notamment Lara Vincy qui a présenté "Le summum du luxe Fluxus" au début 2009) ; il y a d’autres raisons :
> à cette époque les performances en tous genres se succédaient, souvent pitoyables et prétexte à liberté d’expression ou libération sexuelle, fraichement redécouvertes ; Fluxus en était, notamment dans le domaine musical ; mais avec le recul c’est un peu dérisoire > si ces oeuvres sont amusantes, impertinentes, farceuses type brève de comptoir (exemple d’un titre : "La vache de cerveau"...), ludiques, décalées à la limite de l’art, peut-être que vous les jugeriez quelque peu pédantes, voire prétentieuses > le caractère hétéroclite des travaux déroute : c’est une conséquence d’imaginations lâchées sans barrière, comme l’explique un des textes fondateurs : faire un peu n’importe quoi avec n’importe quoi pour "faire un art d’arrière-garde et sans prétention" ; Ben revendiquait son envie "d’être un cactus dans le cul de l’art" ! Pourquoi ? Car la démarche Fluxus est basée sur "une attitude et un doute fondamental" [document de l’exposition]. une des installations les plus connues de Ben Vautier : |
(détail) |
Eléments du manifeste Fluxus de Maciunas comparant l’art traditionnel à Fluxus (1963-1965), affichés dans l’exposition (extraits) : |
L’art est là pour justifier son statut professionnel parasitaire ... l’artiste doit démontrer qu’il est indispensable, que l’auditoire dépend de lui ... Par conséquent l’art doit paraître complexe, prétentieux, ..., intellectuel, ..., significatif... Pour accroître sa valeur, l’art doit apparaître comme chose rare... accessible seulement à l’élite... |
... l’artiste doit démontrer qu’il n’est ni indispensable ni exclusif, que l’auditoire peut se suffire à soi-même... Par conséquent l’art doit être simple, amusant, sans prétention... La valeur de l’art sera réduite car produite en quantité illimitée... accessible à tous |
Bien sûr face à la profusion des pièces d’époque, le recul du temps permet de faire un tri qui abouti aux bons artistes, ceux qui sont allés au plus profond en conservant leur styles ; les oeuvres de ceux-ci sont très bien cotées, en particulier Ben.
> d’autres ont marqué les esprits à certains moments, comme par exemple le bricoleur de génie Jean-Claude Guillaumon, que l’on voit souffler dans un ballon où le mot Art est peint, jusqu’au moment où le dispositif lui pète au nez : exposé au Passage de Retz en 2009 année de crise spéculative, la performance reste savoureuse
> un excellent post-fluxus actuel est Arnaud Labelle-Rojoux (téléchargement pdf) (soutenu par la galerie Loevenbruck) qui reste dans l’esprit , bien qu’il soit venu plus tard, dans les années 80 ; le Mur que Labelle-Rojoux a érigé sur le stand de la Fiac 2006, |
plus d’info historique :
> voir ce résumé
> Fluxus à travers les âges et les pays, chez les Atamanes
> une exposition Fluxus virtuelle, aussi chez les Atamanes
> Fluxus dans la transversalité
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et clic sur Fluxus à gauche en haut du site de Ben (un modèle de non conformité)
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et aussi de l’art à petits prix
< encre et lavis de René Leidner |
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