du bon usage du titre :lors d’une exposition, vous allez parfois lire le cartel à côté du tableau :
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* : Pau-Brasil (bois de braise) désigne un arbre autrefois surexploité et exporté, qui a ainsi donné son nom au pays et est devenu symbole du déboisement sauvage
> achat-ventes de particulier à particulier
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c’est une habitude ancestrale ; un texte incrusté dans l’image n’est pas l’apanage de la BD ou de la caricature : "dans la peinture du Moyen-Age, l’écriture sainte ou profane, sa présence est naturelle comme pont entre le spirituel et le terrestre" [DP Espace Topographie de l’art, sur l’écriture et l’image].
Chez les modernes il est d’usage de préciser le lieu et les circonstances par le titre du tableau, comme une prise de vue ; cela n’apporte pas grand chose sauf aux historiens, aux géographes (et aux touristes)
Les artistes contemporains ont montré leur intérêt à mettre en symbiose l’écriture et l’image, comme est la parole au cinéma ; et les artistes actuels utilisent souvent un titre (parfois très long) dans cet esprit, pour donner un éclairage sur la signification de leur oeuvre parfois incompréhensible sans lui
le titre explique l’oeuvrepour la plupart des artistes le titre l’explique ou précise son contexte, il fait partie intégrante de l’oeuvre ; donné avant ou dès son achèvement, comme un prénom est associé à un individu à sa naissance et y reste de manière intime, il peut même (selon certains) influencer son caractère |
"titrer, c’est écrire un peu ! Klee, Magritte, Dubuffet, Jorn ont titré des milliers d’images énigmatiques ; c’est presque un genre littéraire" [interview Le Point 15/12/11 |
Barthélémy Toguo donne des titres généralement assez explicites à ses oeuvres ou fournissant un complément pour leur compréhension, comme c’est le cas de la plupart des artistes figuratifs > ainsi sur cette gravure sur bois vous voyez une immense lampe débitant une lumière si crue que l’homme en semble terrassé ; le titre The Long Night suggère qu’elle fonctionne pendant toute une nuit ; et pour cause : ce que le titre ne dit pas, c’est que la scène se situe à la prison de Guantanamo (d’où la teinte orange) Barthélémy Toguo, |
Antony Gormley, plus qu’un titre, nomme ses oeuvres "car le nom lui donne une dimension ... comme une clé avec laquelle la perception et la réflexion vont commencer" [interview Art Actuel n°1086]. > cette sculpture nommée "Settlement" (rassemblement, construction, mise en ordre) est un assemblage réunissant des blocs d’acier inox organisés pour figurer un homme couché, comme en cours de création ; son nom est donc bien une clé de compréhension, bien qu’un effort soit utile pour conclure : pour la clé... il faut trouver la bonne serrure ! Antony Gormley, Settlement, 2005 |
et puis il y a les poètes qui accompagnent leur création plastique d’une prose qui lui est inséparable, l’oeuvre étant l’ensemble des deux :
impossible ici d’éviter René Magritte dont les titres jouent avec les tableaux, comme la célèbre pipe annotée "ceci n’est pas une pipe" qu’il a commentée : "l’image n’est pas à confondre avec la chose représentée". > ainsi ce tableau comporte-t-il deux énigmes : |
René Magritte, La-Chambre-d’Ecoute |
exposition en 2005 au Mamco de Genève |
Reconnaissons que Mike Nelson a raison de proposer des titres longs pour commenter ses installations qui, comme dans un film privé de parole, resteraient d’autant plus incompréhensibles qu’elles se réfèrent à des oeuvres littéraires ; toutefois si vous ne connaissez pas le livre, vous resterez sur votre faim... > voici un bel exemple de titre, mis par l’auteur en majuscules ; un peu prétentieux tout-de-même : "STUDIO APPARATUS FOR MAMCO – AN INTERMEDIATE STRUCTURE FOR A MUSEUM : INTRODUCTION ; BUILDING TRANSPLANT IN THREE SECTIONS ; TOWARDS A REVISITING OF FUTUROBJECTICS (AS VOODOO SHRINE) ; MYSTERIOUS ISLAND"
plus d’explications ici ; l’affaire se complique avec le sous-titre de l’installation : Humpty Dumpty (explication) |
lorsqu’un artiste décline des oeuvres sur un thème, les regroupe en famille et généralement les réalise dans une même période, on parle de série ; > c’est ainsi que souvent travaillait Jacques Monory, par exemple sa série Monophonie de 2003-2006 comporte une dizaine de tableaux représentant des épisodes musicaux, comme Monophonie n°6
Jacques Monory |
certains artistes jouent avec un titre sans que celui-ci ait un véritable rapport avec le contenu de l’oeuvre, notamment chez les abstraits ; ces artistes laissent volontairement au spectateur la libre interprétation de ce qu’il voit et laissent chacun développer ses propres sensations devant l’oeuvre ;
c’est le cas d’Amaranth Ehrenhalt, une artiste du mouvement de l’abstraction lyrique (ou de l’expressionisme abstrait américain) : nommer ses oeuvres est un jeu d’esthétisme vocal qui correspond bien à l’état d’esprit, ou au lieu, ou à l’événement associé à l’oeuvre ; ainsi et bien qu’indirectement, il aide à la perception de l’oeuvre. > ce tableau s’appelle "Capatina" car il a été créé en Italie, et aussi parce que ce mot a une jolie consonance : reconnaissons que cette esthétique enjouée lui va très bien !
Amaranth Ehrenhalt, Capatina, 2008
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au contraire certains artistes ne donnent pas de titre à leurs oeuvres, un simple numéro suffit, affublé d’un bref "Sans Titre" ou "ST" ; c’est une façon aussi d’ouvrir l’imagination du regardeur ; par exemple :
Daniel Pflumm, Ohne Titel, 2005 |
Cindy Sherman, Untitled #469, 2008 |
Cet humoriste d’ailleurs n’hésite pas à affirmer : "il n’y a pas d’assurance pour la certitude, c’est certain’" ! [ArtNow 02]. Alors, un titre, mais pour quoi dire ? |
Un titre ne peut que troubler sa démarche. Sa démarche et son numérotage sont expliqués ici, lors de sa rétrospective au Jeu de Paume en 2006 |
mais certains ne se posent pas la question, utilisant les titres soit par habitude soit par simple désignation d’une évidence car souvent l’image proposée n’a pas besoin d’explication > ainsi lorsque Sylvie Fleury nomme Razor Blade son énorme lame de rasoir ou Ford Cosword DFV le clone en bronze chromé du moteur de cette voiture, cette dérision sympathique d’objets-cultes n’a pas besoin de titre pour nous faire sourire ! ici montée sur socle, l’allusion au ready-made de Duchamp se complète à une déification de l’objet à la manière antique Sylvie Fleury, Ford Cosword DFV
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pire : on brouille les pistes !
> comme cette sculpture de Nicolas Guiet dont le titre vous intrigue : "sjcipmz" !
Nicolas Guiet, sjcipmz, 2011
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