2025 : rira bien (de l’art) qui rira en dernier

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mars, le dieu de la guerre rigole

> juste avant la 2è guerre mondiale, le nazisme était-il stupide ou capable d’auto-dérision ?

< car le catalogue de l’exposition Entartete Kunst (Art dégénéré) montée par les Nazis en 1937 à Munich, s’ouvre sur cette oeuvre d’Otto Freundlich nommée ironiquement Homme Nouveau ! une caricature loin du dieu aryen... encore que... son attitude brutale et arrogante rappelle celle d’un certain Benito : clic sur l’image !

>> ce catalogue comme l’oeuvre ci-dessous sont présentées dans la remarquable exposition "L’Art dégénéré" au Musée Picasso qui rappelle cette tragédie de l’Histoire de l’art

Entartete Kunst guide 1937
Freundlich Otto Homme Nouveau 1912 plâtre
(courtoisie MAHJ)
clic=zoom

 
< pour les Nazis, cette oeuvre de Wassily Kandinsky est une provocation venant de l’abhorré Bauhaus... en effet ce personnage ridicule en tenue militaire (képi, sac à dos, fusil ?) est marqué d’une croix (presque gammée) et muni d’une queue (d’âne ?)... une caricature du Führer ? en 1933 à la prise du pouvoir par les Nazis, Kandinsky fuit à Paris et ce tableau est mis à l’index

> si l’exposition à Picasso conserve un argumentaire sobre et reste dans l’Histoire, elle vient à temps ! car le "hard-power" religio-trumpiste, le wokisme, le nationalisme exalté, les cotas genristes nous rappellent que trop ces années trente... l’art d’aujourd’hui sera-t-il bientôt sélectionné sur des critères idéologiques ? comme par le passé c’est insidieux : censure yankee sur les réseaux d’honnêtes tableaux de nus, pression trumpienne sur les journalistes, propagande mensongère... on s’y croirait

>> une autre oeuvre "dégénérée" commentée (jusqu’en fin mai 2025)

Wassily Kandinsky
Forme de croix 1926
(courtoisie LWL Munster)
clic=zoom

en février, le sourire d’une militante

au 68è Salon de Montrouge, Cécile Cornet milite contre la tradwife, la vie traditionnelle de l’épouse, l’équivalent du "KKK" allemand -Kitchen, Küchen, Kinders- bref : les occupations bourgeoises de la femme mariée au foyer d’autrefois (d’autrefois ?) ; sa manière artistique, subtile et moqueuse de le faire est réjouissante

> cette Femme à la Cruche est symbolique à la fois par sa signification traditionnelle : la fertilité, l’eau purificatrice, son association aux Danaïdes grecques (condamnées à remplir éternellement un tonneau sans fond) et aussi titille l’expression : "quelle cruche" (quelle idiote de se faire ainsi exploiter) ; ici l’eau est remplacée par un produit de lessive, la fontaine par un évier et l’oeuvre suspendue comme à sècher...
artistiquement c’est aussi une fine réalisation, peinte sur un lin issu du trousseau de jeune fille de la grand-mère de l’artiste ;
on peut la rapprocher de la Femme à la Cruche de Philippe Wolfers, 1927, Musée d’Orsay

Cécile Cornet
Femme à la cruche, 2023
acrylique sur lin
(courtoisie Salon de Montrouge)
clic=zoom

Gustave Caillebotte Raboteurs de parquets 1876
(courtoisie M. d’Orsay) ... clic=zoom

 en janvier, rions crispés

> évidement, la culture fera aussi les frais - si l’on peut dire- des indispensables restrictions budgétaires en discussion actuellement ;
mais en art plastique, on a été prévenus à l’avance : déjà cet hiver ça rabote ferme à Orsay ! pas au Quai où les ambassades nagent toujours dans les ors, mais au Musée :

< en effet jusqu’au 19 janvier le Musée d’Orsay expose cette version de 1876 des Raboteurs de Parquets de Gustave Caillebotte, peinte 1 an après la célébrisime visible dans ses collections ;

> ensuite cette expo sera présentée au Getty Museum de Los Angeles début 2025 puis à l’Art Institute de Chicago en fin 2025 :
ah ah la France va leur montrer comment on gère un budget !