Pan, adjugé !de quoi dépend le prix fixé en salle de vente aux enchères ?De l’intérêt du lot (qualité, rareté, mode), de la salle (amateurs, professionnels), de la publicité faite et... du commissaire de la vente aux enchères qui anime le jeu car c’est une arène où les offrants comme les acheteurs jouent les uns contre les autres, olé !Dans cette page :
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des enchères sûres :
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> sommaire de savoir acheter |
> achat-ventes de particulier à particulier
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ces ventes sont obligatoirement organisées par des Sociétés de Ventes Volontaires (SVV) agréées, appelées aussi auctioneers, que ce soit en salle ou sur internet ; elle est animée par un Commissaire Priseur, profession réglementée.
Un catalogue préalable présente chaque "lot" (un ou plusieurs objets non séparables) assorti d’une estimation basse par l’expert de l’étude : ce prix de base sert de point de repère pour débuter l’enchère ; si le catalogue n’indique pas d’estimation, vous pouvez la demander à l’étude qui est tenue de vous renseigner. Les lots sont exposés quelques jours avant le jour d’enchère ; pour les ventes en ligne un catalogue pdf est proposé mais vous pouvez demander à voir sur place le lot qui vous intéresse. Le plupart des ventes en salle sont relayée en ligne en temps-réel, sauf les petites.
Dans toutes les ventes en salle, les objets sont présentés physiquement au moment de leur mise aux enchères ; dans les grandes ventes un écran affiche le numéro du lot, son image, son estimation de base, puis l’évolution des offres et leurs conversions dans les principales monnaies.
> cette oeuvre a peu de chance d’être aux enchères : les collectionneurs de Thomas Agrinier se disputent ses oeuvres et les gardent ! voir sa cinématique de création > voici Tarzan faisant à Jane des avances affirmées ! composition parfaite, le sujet encadré par des arbres et plantes formant un nid ; les corps sont traités avec les attributs typiques de l’artiste : visages déformés par leurs mouvements, mains et bouches empruntées aux comics. Par sa forme comiquement érotique, le "gros bisou" n’est pas dénué d’intention, mais comme la belle est consentante, pas de "metoo" ; curiosité : si son soutien-gorge se confond avec le parterre fleuri, sa culotte en plein milieu saute aux yeux comme étant le vrai sujet du tableau
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Thomas Agrinier, Gros bisou dans la forêt, 2012 (courtoisie l’artiste) ... clic=zoom |
Dans les ventes importantes, réservez votre place ou venez tôt, au risque de rester debout (ce qui n’empêche pas de renchérir : business first !) ; les acheteurs éloignés ou discrets passent leurs ordres par téléphone ou sur internet, relayés obligatoirement à haute voix par des assistants.
Dans tous les cas si vous voulez enchérir, il faut préalablement fournir vos coordonnées et une identité de paiement ; pas d’improvisation sauf en salle où alors, dès que vous aurez "obtenu" un lot, on vous demandera ces éléments immédiatement et pendant la vente.
le commissaire soumet le premier lot avec un prix proposé à partir de l’estimation basse ; c’est parti... scénario :
juché sur son estrade le commissaire propose graduellement des montants d’environ 20% au-dessus du dernier prix proposé ; cela va très vite, son regard parcourt la salle, le marteau levé comme une menace ;
un lambin qui reste "un prix en retard" dérange tout le monde ; quelqu’un lève la main à 1500 €, le commissaire propose 200 € de plus ; rare : quelqu’un prend l’initiative d’une offre plus forte, 2000€, pour intimider les concurrents et vite emporter le lot… c’est raté ; alors commence une empoigne entre trois autres, que le commissaire regarde à tour de rôle pour guetter leurs réactions : un signe discret de la main de l’un, de la tête de l’autre et ça monte ; ne pas faire signe à sa petite amie à cet instant ; enfin, un geste horizontal, une tête secouée, un silence qui persiste 10 secondes… et le marteau s’abat : adjugé 2500€ ! |
voyez ici pour en savoir plus sur chacun de ces rôles !
si vous êtes un amateur vendeur, sachez cibler la SVV et le mode de vente pour chaque oeuvre ; exemple :
< bonne surprise : cette petite oeuvre d’Hélène Launois estimée 500€ est partie en juin 2021 à 1400€... pourquoi ?
Launois Hélène (1964), Enfin seule, |
acheteur, vous vous êtes laissé allé et, en définitive vous ne pouvez pas payer... que se passe-t-il ?
Le dispositif légal bien nommé de "folles enchères" s’applique : le bien qui vous a été adjugé doit alors être remis aux enchères ultérieurement, et là se présentent des difficultés :
> si le nouveau prix obtenu est inférieur au vôtre, vous devez payer la différence pour ne pas léser le vendeur ; si vous avez déposé un chèque de consignation, il sera débité immédiatement à titre de garantie : vous vous retrouvez donc avec une perte ou une dette et aucun bien...
> si le prix est identique, vous devrez tout de même payer d’éventuels intérêts et les frais de la procédure de la nouvelle enchère
> s’il est supérieur : vous êtes peut-être libéré des obligations mais sans bénéficier de cette différence qui reviendra au vendeur, ceci pour sanctionner votre faute ; mais vous récupérez les acomptes éventuels et droits que vous avez payés.
Les maisons de vente peuventvendre de gré à gré les biens qui n’ont pas été vendus lors d’une enchère ; si le vendeur est d’accord, avec un prix à convenir ; parfois elles refusent de le faire pour éviter que trop de malins ne parient sur l’échec d’une vente pour acheter moins cher
le principe de l’enchère est que celui qui l’emporte sera le mieux disant, les arrangements ne peuvent donc qu’être marginaux ; si deux professionnels sont d’accord pour qu’une pièce ne parte pas ailleurs, ils sont bien obligés de l’acheter contre le reste de la salle, même à s’arranger entre eux.
Mais attention : il est illégal de ne pas renchérir entre soi (tacitement ou non), de laisser l’un acheter puis de s’arranger entre soi, car l’intérêt du vendeur n’est pas respecté ; cela arrive car difficile à contrôler, mais assez rarement.
Il est légal qu’un commissaire priseur fasse monter les enchères avec l’appui actif d’un tiers consentant, car cela va dans l’intérêt du vendeur, son client : cela s’appelle le bourrage ; ce n’est pas fréquent ; bien que...
Un même scénario peut se tenir légalement entre un artiste et un ami : envisager une fausse-vraie enchère pour faire monter sa cote ; mais c’est peu efficace : d’abord s’il n’y a qu’un seul acheteur il n’y aura pas de cote élevée ; et pratiquement ce scénario ne peut se répéter souvent, le nombre de ces "ventes" restera donc réduit ; or c’est la succession des ventes d’un artiste qui fait sa cote....
en principe les ventes aux enchères ne concernent que le second marché, pas le premier marché (les oeuvres dont c’est la toute première vente) qui est l’apanage des galeries et agents d’art.
Mais (depuis 2012) les SVV peuvent aussi vendre des objets neufs. Cela pose évidemment problème aux jeunes artistes et aux galeries, lesquelles sont mises en danger dans leur rôle de découverte et de soutien aux artistes émergents ; mais avec le recul on s’apperçoit que les transactions de gré à gré par les auctioneers ne concernent pas les artistes émergents, mais les artistes les plus chers.
le Guide de l’artiste traite cette question que beaucoup d’artistes posent ; Almanart y expose son point de vue d’expert (descendez en bas de cette page du Guide)
la loi impose aux SVV de mettre à disposition du public les résultats des ventes, pour chaque lot : date, estimations, prix adjugé (ou "non vendu"), caratéristiques du lot mais l’acheteur reste anonyme.
L’amateur comme les professionnels peuvent accéder à ces données soit gratuitement sur les sites de chaque maison de vente, soit de manière payante agrégées sur Artprice (quelques rares autres organisations de collecte existent mais ne sont pas exhaustives ni sérieuses).
Il est primordial que ces données soient disponibles car elles permettent de former la cote d’un artiste ; or certaines études ne le font pas, généralement des petites, mais c’est préjudiciable à tous ; il est regrettable que le Symev, le Syndicat de ces métiers, ne fasse pas toujours son travail de police.
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