le Centquatre-Paris (ou : le 104)

> sortez du métro Stalingrad à rue de Flandre, montez cette grande avenue,
> admirez au passage l’immeuble de cet architecte fou, puis la vitrine de la Bibliothèque municipale (*)
> évitez le passage Landowsky mais prenez plus loin, à gauche, l’allée piétonne où les artistes des rues peuvent graffer légalement (ci-contre un extrait ; clic=plus)
> sortez à droite ; le 104 est à... 104 mètres (à peu près) !

* : la Bibliothèque municipale expose toujours un artiste dans sa vitrine sur rue

> en février 2015 ce sont les Mantras de Yoann Ximenes ; imaginez ces sculptures horizontales et constatez qu’elles représentent des spectres sonores, en l’occurence ceux de paroles célèbres, comme I have a dream de Martin Luther King : elles évoquent la force de la parole, selon un concept hindouiste signifiant "phrase sacrée dotée d’un pouvoir spirituel"

Yoann Ximenes,
Mantras

dès votre entrée dans le 104 le ton est donné par l’Open Wall de Pascale Marthine Tayou, mur d’enseignes lumineuses qui présentent le mot "ouvert" en diverses langues : cette installation permanente est un encouragement à dépasser les apparences, une invitation à la rencontre de l’autre ; c’est exactement le leitmotiv du 104.

Pascale Marthine Tayou, Open Wall, in situ, 2010

> composé de halls successifs, le 104 doit sa pittoresque structure à son ancienne fonction : les "pompompeu funêêbreu" (cf Brassens), ceci entre 1874 et 1997 (pas Brassens, l’office..) ; il est réhabilité en 2008 en centre culturel mixte avec un intérêt mitigé, puis s’oriente vers le succès dès 2011

> différents espaces du 104, fermés ou à l’air libre, accueillent de l’art plastique comme Ousmane Mbaye (design), Circulation[s] (ci-dessous) ou Krijn de Koning, ou bien relaient des expositions extérieures : par exemple le lustre en tampons hygiéniques de Joana Vasconcelos (refusé à Versailles) ou une Vanité géante de Niki de Saint Phalle.
Le sous-sol, louable, est consacré aux expositions comme Jeunes Créations

Krijn de Koning, installation in-situ, 2014

> Circulation(s) est depuis 2011 le festival dédié à la jeune photographie européenne ; il est organisé par l’Association Fetart dont la vocation est de faire émerger de "jeunes" photographes innovants

> l’exposition en libre accès est d’une qualité tout à fait remarquable et révéle de vrais talents qu’il est passionnant de découvrir ici ; ceci malgré un espace d’exposition inadapté, le sous-sol aurait mieux convenu que ces salles latérales biscornues qui feraient de bons ateliers

au Festival 2015, Cyril Porchet joue sur
la dynamique des foules ; Crowd, 2014