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Occulté par les artistes vivant en France, Fauves etc, les expressionnistes allemands y furent tardivement reconnus alors qu’ils ont été tout aussi révolutionnaires ; après Beekman et Die Brücke, voici la 1ère rétrospective en France de l’un des plus grands artistes du début du XXè.
Né en 1867, Emil Hansen prit en 1902 le nom de son village natal Nolde.Très attaché à sa terre natale nord-allemande à la frontière danoise, il y achète en 1913 au sommet de son art, une ferme-atelier près de Seebüll. Il y reviendra toute sa vie. Elle abrite la fondation Ada et Emil Nolde Stiftung-Seebüll, qui a prêté la plus grande partie des oeuvres de l’exposition et sa dernière compagne y réside depuis sa mort en 1956.
En 1884 il fréquente une école d’arts appliqués, apprenti dans cette voie puis enseignant dans différents pays d’Europe du nord-est, c’est un Nolde très démuni qui peint des grotesques puis des paysages jusqu’à la fin du siècle. Il cherche sa voie de liberté en France où il admire les impressionnistes, est très influencé par Van Gogh, étudie au Louvre puis part en Italie. De retour au Danemark, il doute.
Printemps dans la Pièce, huile, 1904
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les Deux Diables, gravure, 1906
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Pendant presque 10 ans c’est un style fort, peu stable, d’où sourdent les caractéristiques constantes de son oeuvre : libre désir de recherche, usage de couleurs fortes et " une acuité visuelle maximale" [ Angela Lampe, catalogue de l’expo.].Si les oeuvres ci-dessus ne sont pas encore à maturité, elles sont déjà très belles.
heurts avec Die Brücke et la Sécession :Esprit très indépendant, Nolde a été appelé en 1906 par les relativement jeunes du mouvement " Die Brücke" qui ont reconnu l’un des leurs mais il n’y reste que 18 mois. en 1909 il entre en conflit avec la Sécession berlinoise ; il échoue à créer son propre groupe : c’est décidément un solitaire, comme beaucoup de génies. Les tableaux de cette période sont éclatants de lumières mais les visages sont blafards, les femmes rayonnent de couleur comme des cocottes, contrastant avec les tenues sombres des prédateurs de la nuit. |
Spectateurs aux cabarets, huile, 1911 |
il aura fallu trois ans et quelques oeuvres religieuses pour que vienne ce chef d’oeuvre absolu de son art, début 1912 ; ce tryptique en forme de retable montre une liberté de représentation jamais vue. Inspirées de son appartenance protestante, Nolde peint ces icônes comme des personnages ordinaires (d’une manière presque naïve) et révèle la souffrance du Christ non pas de manière transcendée mais réelle. Ce qu’il obtient techniquement par la structure du tableau en cadrant le Christ en premier plan, sans aucune perspective ni décor, met le spectateur directement au contact de l’horreur. |
Ce fut évidemment un scandale et l’oeuvre a été plusieurs fois refusée.
clic = zoom sur le panneau central |
Pas facile d’être un expert d’Emil Nolde : il a travaillé des thèmes distincts dans des styles assez différents pendant de mêmes périodes, parfois courtes parfois longues ; par exemple entre 1909 et 1914 :
> la vie dissolue de la ville :
Jeune Couple, litho, 1913 ....
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> le monde exotique :
Jeunes Indigène , aquarelle et encre, 1913
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> la mer :
la Mer III,huile, 1913
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Au sommet de son art en 1913, très curieusement, selon l’exposition, Nolde n’aurait plus rien produit pendant la guerre de 14-18 (il aurait même détruit 15 tableaux) alors que les expressionnistes allemands ont énergétiquement dénoncé ce cataclysme et ses effets postérieurs ; c’est un premier mystère occulté par l’exposition.
Ensuite : jusqu’à la guerre de 39-45, ses oeuvres sont essentiellement des paysages, des scènes, des oeuvres religieuses : Nolde était-il un artiste peu engagé ou les oeuvres ont-elles été perdues ? L’exposition n’éclaire en rien cette période.
Nolde est mort en 1956, l’artiste étant resté cloîtré depuis la guerre dans sa ferme de Seebüll.
Et aussi :
> catalogue de l’expo. 344 pages
> album, 48 pages
> le Petit Journal, 16 pages à lire AVANT la visite !
> DVD "les Couleurs d’Emmil Nolde ", 22 min
> conférences presque tous les mercredis au Grand Palais
> voir le site de l’exposition.
amusant !Dès l’enfance Nolde est attiré par les monstres genre Halloween ! il a réparti plusieurs gravures dans des livres et divers documents. Ce qui n’a pas échappé à Sylvain Amic (commissaire, conservateur au Musée Fabre de Montpellier où ira l’expo. après Paris) : l’esprit ludique, il a ponctué le parcours de graffs sur les murs, formant un lien entre la créativité d’avant-garde de Nolde et notre monde de la rue ! |
graffs apposés sur le parcours |
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