un oeil curieux sur Guangzhou, 2è partie : ses acteurs de l’art
La Partie 1 montre la ville de Guangzhou (Canton) et ses artistes ; voici des acteurs et le marché de l’art
> accueil d’Almanart | > 1. Guangzhou, ses artistes |
le monde de l’art : |
Parties du reportage :
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il y avait encore peu de galeries à Guangzhou, environ 30 en 2010, 40 en 2012, 50 en 2015 et de niveaux très différents, de la grande place effectuant un travail identique à son homologue occidentale, à l’espace d’exposition approximatif lié à un groupe d’artistes, en passant par le magasin arty. Elles sont disséminées dans cette immense zone urbaine ; certaines sont groupées dans des "villages d’artistes" en banlieue, mais l’équivalent des usines d’art de Beijing n’existe pas
Fei Gallery est un espace de haut niveau ; design et art plastique d’avant-garde s’y cotoient
<< Fei Gallery
Chaise, 2010, sculpture de |
Wilber Gallery est située dans Dong Shan Kou, le vieux quartier colonial réhabilité bobo
<< Wilber Gallery
un bronze en perspective |
il faut dénicher la Galerie d’avant-garde Vitamin au fond d’un quartier populaire (images) ! Nous basant sur l’exposition en ses murs, il y aurait des progrès à faire... pourtant elle a été sélectionnée à Art Basel 2010, Art Basel Miami 2009, Frieze 2009, Art Berlin 2009... en 2015 elle soutient des artistes à la grande expo de la Fondation Vuitton : en Chine, ne pas se fier aux apparences ! << Vitamin Gallery et son exposition >> |
Art 64 Gallery, au sous-sol d’un passage au sein de l’ancienne concession, au bord de la Rivière des Perles. Une salle est consacrée aux expos tremporaires, l’autre au peintre et... propriétaire du lieu, le peintre Li Weiguang (voir Chapitre 1.). En Chine art et business sont intimes
<< Art 64 Gallery |
Témoin de la mutation en cours : le concept-store branché Ephemeral Pearl River, sur 5 étages d’un immeuble art-déco : deux formant galeries d’art, une de fashion, une de chichouilles, une terrasse-café : |
le vieux village d’artistes de Xiaozhou, en banlieue sud-est, groupe une ribambelle de minuscules galeries et ateliers, où des espaces de jeunes artistes cotoient des antiquaires et des maisons de thé cosies ; le village se transforme en site de détente et de week-end. |
<< l’ancienne Maison du Peuple sert d’atelier :un futur génie entamme une vie de copiste sous le regard du père, dans sa cahute-atelier >> |
<< une mini galerie dans une ancienne maison
dans un petit atelier-show-room, l’artiste Feng Feng |
> le Guangdong Museum of Art est le principal musée d’art, moderne et splendide, il organise des expositions permanentes et temporaires d’art et design moderne et contemporain chinois. Situé sur l’île de Ersha, il est bien intégré dans cet endroit culturel et de détente.
ce nous y avons vu est somptueux, de mise en scène parfaite ; mais la documentation n’est qu’en chinois, l’internationalisation n’est pas encore un but pour l’administration… Intéressant : les photos sont autorisées dans les musées (voir une autre de ses expos au Chapitre 1.) expo solo de Fang Lijun,
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> le Musée des Beaux-Arts, près du charmant parc et lac Luhu au nord, se consacre aux grands artistes de toutes les époques de la province de Guangdong
> le Musée des Académies des Arts, à Haizhu, est un grand espace à la fois d’expositions contemporaines et d’avant-garde lié à l’Université d’art qui la jouxte
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<< des salles servent aux événements ; nous les avons trouvées un peu vides
une expo-vente de calligra- |
> la plus importante est Guangzhou Art Fair (en 2015, toujours pas de site propre !), avec une relative présence étrangère, surtout européenne ; environ 250’000 entrées et 6 M € de vente
> la Guangzhou Photo Biennial est organisée au printemps au Guangdong Museum of Art
> le Lianzhou International Photo Festival, près de Guangzhou, se tient en décembre
ici la grande richesse rend généreux, d’autant que la reconnaissance publique fait partie de la culture sociale. Quelques exemples :
> imaginez un riche entrepreneur qui construit un musée high-tech de la taille du tiers de Pompidou, avec résidence d’artistes, ateliers, communs… et aussi demeures privées d’exception disséminées dans un parc, business oblige (le lieu est pour le moment tenu secret) : |
> imaginez un patron d’une chaîne de restaurants de luxe, qui a créé un musée au rez-de-chaussée d’un des établissements, pour y exposer des oeuvres immenses d’artistes chinois célèbres |
superbe oeuvre de Dong Zhi Qiang, inconnu hors de Chine |
> imaginez encore un financier qui consacre le rez de chaussée de son immeuble, lui-même garni d’art, à une grande galerie d’art
une oeuvre malicieuse de Pascal
Maljette :
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Tout cela existe et se développe. L’influence de ces mécènes va devenir forte et amènera immanquablement d’autres vocations, des plus riches entrepreneurs aux collectionneurs simplement aisés. Pour conclure : imaginez tout ceci dans un monde urbain qui dépassera bientôt 20 millions d’habitants…
Constat : si la vie est moins onéreuse à Guangzhou qu’en Europe (sauf le luxe), l’art y est bien plus cher.
Un exemple : pour ce grand tableau qu’il considère comme un de ses meilleurs, Chen Ben demande pour lui 600’000 RMB (Yuan), soit environ 60’000 €... Bien que connu en Chine où il vend bien, il n’a que quelques expositions en Europe et n’est pas coté au second marché : c’est hors de prix vu de l’Occident... (d’ailleurs, pour son exposition en septembre 2010 à la Galerie Lipao-Huang à Paris, il a accepté de baisser ses prix). Il est clair que si ces artistes se confrontaient au marché international, où l’offre est large et donc les prix plus bas, ils seraient contraints de beaucoup revoir leurs tarifs...
<< Chen Ben, Dream of Qin Dynasty, 2009, 180x150 |
Certains d’entre eux sont sensibles à une présence à l’étranger, sorte de consécration, mais le veulent-ils tous ? Bien des artistes chinois n’y sont pas sensibles, fiers d’être chinois ils n’attendent pas la consécration de l’Occident pour vivre de leur art : la Chine a conscience d’être la 2è économie mondiale ; l’équilibre du marché de l’art risque de s’en voir modifié.
Dans cet univers en expansion, des artistes se prennent facilement pour des stars dès lors qu’on s’intéresse un peu à eux : ils affichent des prétentions de grands artistes du marché international sans même y être représentés. De plus, contrairement à leurs aînés modernes, ils font "grand" : difficile de trouver un tableau de moins d’un mètre cinquante sur deux ; alors cette conjonction rend l’art hors de prix.
C’est une conséquence de la grande richesse des amateurs locaux actuels, mais aussi de la distribution qui souffre d’un manque de concurrence. Si, à l’instar de l’électronique, quantité d’oeuvres étaient exposées dans des chapelets de galeries, les prix seraient plus bas et accessibles à un plus grand nombre. C’est peut-être encore un manque de maturité du marché régional, mais cela viendra sans doute.
Côté ventes aux enchères d’art, il y a une petite activité par les deux principales sociétés locales : Guangzhou Art Auction et Guangzhou Guardian International Auctions ; les ventes se font souvent dans des grands hôtels. Aucune comparaison bien sûr avec le marché des auctioners de Hong-Kong.
témoin ce stock "d’art" en attente de transport, au bord d’une grande artère de banlieue |
A l’heure actuelle en art, Guangzhou foisonne davantage d’activités de création et de production que de vente d’art aux amateurs locaux ; en cela elle nous rappelle Berlin : |
l’action culturelle française :Philippe Bourbon, Attaché Culturel au Consulat, confirme que Guangzhou est en phase de transition, soutenue par la proximité de Hong-Kong : "en art plastique tous les esprits sont orientés dans le même sens de progression" (artistes, galeries, acheteurs…). Il porte ses efforts sur un mixage des domaines culturels, notamment par le prochain Festival Croisements de 2011. Cet événement mobilise aussi Jean-François Hans, Directeur de l’Alliance Française. Guangzhou est jumelée avec Lyon. |
<< témoin aussi cette grande fonderie en banlieue, pleine de monde au travail (comme partout en Chine), dont une partie de la production est destinée aux autres provinces ou à l’exportation. Comment oublier qu’ici, l’art est aussi une industrie ? |
un ouvrier réalise (pour son "créateur") une sculpture, à partir d’une simple photo... |
On peut, aussi, comparer le couple Guangzhou/Hong-Kong à celui de Berlin/Bâle, l’une formant réservoir d’activités créatrices, l’autre formant diffuseur commercial. Car le vrai business se fait à Hong-Kong, si proche de Guangzhou et mieux armée sur le plan fiscal : peu de taxes, port franc, institutions financières, secret bancaire…
La partie "anglaise" de Hong-Kong, sur l’île, rassemble environ 60 galeries dont nombre d’entr’elles sont dirigées par des étrangers, avec quelques mastodontes, plus une dizaine de centres artistiques ; la HK International Art Fair ne cesse de grandir ; y sont présents les auctioners de tous pays dont Christie’s et Sotheby’s. |
Si c’est le galeriste berlinois Matthias Arndt qui le dit, cela doit être vrai :"la HK Fair sera en Asie une plateforme de marché comparable à Art Basel en Occident"
à la Schoeni Art Gallery,
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Parties :
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cette "Femme surréaliste à l’oiseau" de Alain Virmaux est dans la tradition surréaliste influencée par l’art brut et l’art africain une belle pièce abordable |
le Jardin des métiers d’Art et du Design accueille des artisans d’art et designers pour créer en binôme, une démarche novatrice une expo captivante l’explique |
le surréalisme si bien expliqué au Centre Pompidou voit un énorme succès, à ne pas manquer mise en jambe ou visite préalable |
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(Almanart est annonceur, pas place de marché)
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