Africa Bamboula : la fête de l’art contemporain africain
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Cette page est une archive d’une exposition. Visuels : si les droits liés à l’expo sont échus, peuvent ne rester que des imagettes de faible définition à titre de mémoire ; en cas d’erreur svp nous en faire part.
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focus : art contemprain africain, art d’Afrique / toutes images, courtoisie Afrique Capitales, Afrique Atelier, Africa Now et lieux cités
un panorama de l’art contemporain d’Afrique noire, en 2017 :
Fondation Vuitton, Galerie des Galeries, Grande Halle de la Villette
Voici un regard assez complet sur l’art contemporain africain en 2017, vu en Europe, espérant vous faciliter la connaissance de ces artistes, aux noms difficiles ; les oeuvres des ces 3 expositions sont ici groupées sous des thèmes nous paraissant les réunir
> ces expositions sont surtout concentrées
sur l’Afrique Noire, mais c’est l’artiste
nord-africain Hassan Hajjaj (1961, Maroc-Angleterre)
qui vous accueille au Café, à l’entrée de la Halle :
Hassan Hajjaj, Le café, installation in-situ, 2017
La Villette
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l’art africain se distingue
l’art actuel africain se distingue de l’art occidental :
> il est lisible par son absence d’ésotérisme conceptuel,
> il est beau par sa fulgurance colorée,
> il recycle depuis longtemps par l’usage de matériaux locaux et son économie de moyens
> et par une originale imbrication culturelle : africaine tradtionnelle et modernité.
Ainsi il nous étonne, nous enchante, nous émerveille, nous intrigue, nous fait revenir des sensations qui s’étaient atténuées... un choc de plaisir, même si tout n’est pas au top ; le titre d’une des expositions -Bamboula- donne le ton.
La culture africaine est diverse (il y a 54 pays et une miriade d’ethnies), mais comme les artistes africains sont peu nombreux par rapport à l’immensité du continent, il y a ici une impression de cohérence (qui ne tiendra peut-être pas). Contrairement à l’art contemporain chinois trop inspiré par l’art occidental, pour ne dire copié, l’art contemporain africain apparait original, authentique ; seul bémol : les photographies sont plus documentaires qu’artistiques. On comprend le succès actuel qu’ont ces artistes.
libérations douloureuses
à la Villette, une musique lancinante reste imprimée dans notre tête bien après votre sortie, où l’incontournable Wiliam Kentridge fait défiler une procession burlesque...
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Wiliam Kentridge, More-Sweetly-Play-the-Dance, 2015, video15min, La Villette |
< ... sous le titre trompeur de "More Sweetly Play the Dance", une danse macabre des illusions qui ont mal tourné malgré la foi aveugle et la joie naturelle africaine, une danse pour conjurer la mort dans un continent souvent ravagé par les exactions ; la trame de fond qui peu à peu se transforme en un paysage de ruines
Wiliam Kentridge (1955, blanc d’Afrique du Sud) travaille en permanence le thème de la libération révolutionnaire, qui passe par "la recherche de l’utopie et des désastres qui s’en suivent"
voir cette vidéo
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< ces figures se réfèrent aux chiens sauvages évoluant en meutes, chasseurs et chassés, prédateurs et proies, faisant lien avec le système autoritaire de l’armée
Jane Alexander (1959, Afrique du Sud) traite souvent des oppressions nées de l’apartheid et post-apartheid
Jane Alexander
Ifantry-with-Beast, 2008
27 figures et 1 chien (devantle défilé, non apperentici)
Fond.Vuitton |
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< ces chiens de Kemang Wa Lehulere (1984, Afrique du Sud) symboles de protection, sont placés devant des valises contenant des terres ; cette oeuvre évoque la suppression du droit de propriété des Noirs en 1913 qui les a contraint à l’exil ;
présents dans ces deux oeuvres, les chiens sont des menaces lorsqu’ils sont utilisés par les policiers ou errent dans les townships
Kemang Wa Lehulere
Dog-Sleep-Manifesto, 2015
porcelaine
Fond.Vuitton |
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< cette grande installation de François-Xavier Gbré (1984, Afrique du Sud) s’indigne avec humour par une immense calligraphie chinoise qui a déteint sur un plan fictif d’implantation d’immeubles modernes, et par un panneau qui traduit les mots usuels africains pour que les chinois fassent leurs emplettes
après la colonisation occidentale, voici celle par la Chine... l’Afrique n’en fini pas d’être envahie, pillée, provoquant de nouvelles résistances
François-Xavier Gbré
Je-suis-africain, 2016, néon, installation
La Villette |
l’affirmation de l’identité
il faut distinguer de leurs parents, les artistes nés après les années 80 qui se sont "libérés des discours sur la colonisation et se préoccupent plus des questions comme l’appartenance et le corps" [Guillaume Pens, dir d’ArtParis 2017 qui s’est focalisé sur l’Afrique, Les Echos 31mars]
> le lien entre le thème de la libération et celui de l’identité est interprété par Pascale Martine Tayou (1967 Cameroun-Belgique) à la Fondation Vuitton, avec cette explosion de pavés multicolorés signifiant La Colonisation (une agression disséminée) : "je suis un homme de couleur… nous sommes tous des pierres de couleur"… ;
tandis qu’à côté, l’escalator déroule les drapeaux de tous les pays africains pour s’achever sur la carte de l’Union africaine : "les frontières n’ont pas de sens, ici ou ailleurs je me sens chez moi" [DP]
Pascale Martine Tayou
Independance et Colonisation 2017, in-situ
Fond.Vuitton |
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Okhai Ojeikere, série Hairstyles
Fond.Vuitton |
< Okhai Ojeikere (ou Ovbiomu, 1930-2014, Nigeria) est le premier à exprimer l’identité africaine, par une collection de photographies de coupes de cheveux
> Hassan Hajjaj
(1961, Maroc-Angleterre)
est connu
dès les années 80
par ses portraits de
musiciens qu’il habille
avec des vêtements
de sa création ;
il opère tous les genres :
photo, installation, mode,
mobiliers en objets
de récupération
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Hassan Hajjaj, Wamuhu Legs,
2012, photo
Fond.Vuitton |
modernité et traditions
l’exposition à La Villette focalise sur la concentration urbaine : "si l’on prétend qu’il existe une communauté africaine, une relation intime entre les pays (alors qu’il y a une cinquantaine en Afrique Noire), c’est bien dans la structuration des villes qu’elle est palpable" remarque Simon Njami, son commissaire :
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Nicholas Hlobo, Tail, 2010,
cuir-caoutchouc
Fond.Vuitton |
< Nicholas Hlobo (1975, Afrique du Sud) par des matériaux typiques et une imagerie anthropomorphique symbolique, exprime des associations avec sa propre identité à faces multiples
> Rigobert Nimi
(1965,Congo)
dit "l’ingénieur", se
passionne pour
les maquettes
futuristes, faites
de récupérations
...ce sont des
machines à rêver
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Rigobert Nimi,
Station-Vampires, 2013
Fond.Vuitton |
la débrouille
autre facteur typique : la débrouille africaine, au départ fille du manque de moyen, à l’arrivée un trait caractéristique que conservent bien des artistes africains pour se distinguer de manière souvent humoristique ; ce "parti de presque rien" nous enchante !
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< ce sourire reluit d’autant qu’il se compose de brosses à dents et de tubes dentifrices, dûment ritualisés par Moffat Takadiwa (1983, Zimbabwe), des déchets recyclés avec humour ;
Moffat Takadiwa
Plastic-Smile, 2016,
brosses-à-dents-tubes-dentifrices
GdG |
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< cette parure de Calixte Dakpogan (1958-Benin) n’a rien de religieux, faite de crayons et d’essuie-glaces !
Calixte Dakpogan
Hounsa 2007
crayons et d’essuie-glaces
Fond.Vuitton
diaspora
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les migrations caractérisent les artistes africains ; la question souvent posée est celle de la conservation d’une originalité africaine pour un artiste ayant émigré dans un pays occidental ; exemple :
Ruby Onyinyechi Amanze (1982, Nigeria-UK-USA) a dès l’enfance quitté le Nigeria pour l’Angleterre puis les USA où elle réside, ne retournant en Afrique qu’occasionnellement ; de sorte qu’on peut douter de sa représentativité africaine, qu’elle revendique pourtant : "je m’inscris dans une longue lignée d’artistes qui ont fait ce voyage et ai le sentiment de faire partie d’un récit partagé"
> mais celle-ci se remarque dans son style ; ainsi c’est cette notion de partage, donc d’appartenance qu’il nous faut retenir.
Ruby Amanze, That-Love...,
2015, mixte
GdG |
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voyez aussi :