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comment Martial Raysse sème le doute

 

Ceci est une archive d’une exposition exceptionnelle

 
Note sur les visuels : si les droits liés à l’expo sont échus, ne restent que des imagettes de faible définition à titre de mémoire, sans agrandissement possible ; celles agrandissables ont obtenu un accord ou sont libres ; en cas d’erreur svp nous en faire part et, suite vérification, le visuel sera retiré ou mis en imagette-mémoire ; merci !

 

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Martial Raysse > au Centre Pompidou, jusqu’au 22 septembre 2014

 

ou : comment Martial Raysse sème le doute !

 

Martial Raysse voit une ascension fulgurante dans les années 60, suivie d’un long retournement, demeuré incompris ; voyons un peu :

> 1960 : le "club" de Nice -à savoir les Nouveaux Réalistes- fait fureur et le jeune Martial y adhère, évidemment ; seule particularité, il fuit les ustensiles usagés dans ses installations parce que "je suis docteur ès matières et que l’art actuel spécule sur l’instinct de conservation, l’attendrissement au pourrissement cellulaire ; seul le neuf est aseptisé" ! l’humour à la Martial Raysse

> ses oeuvres sont légères : la plage, les loisirs estivaux, les femmes (et plus tard après la rupture, l’histoire de l’art et la mythologie) ; on est à Nice et comme il s’installe à Los Angeles en 1963, il n’y a aucune raison qu’il change… pour le moment ; l’artiste se doute-il déjà d’une prochaine rupture ? d’autant que le succès est immense

 

 

Martial Raysse, Raysse Beach,
installation 244x122, 1962
 

 

> vers 1964 : retournement ! l’artiste quitte brutalement l’illusionnisme pop pour revenir à la peinture, d’abord genre bad painting qui "pourrait être faite par mon fils de 4 ans" ; il est encore à Los Angeles où le mauvais goût n’effraie pas mais vers 1968 il revient en France et s’isole ; de 1970 à 1973 il fréquente même des communautés spirituelles et dessine sous psychotrope

   

> évidemment collectionneurs et galeristes n’encaissent (sic) pas, d’ailleurs ces oeuvres plus simples, peu spectaculaires, sont actuellement encore bien moins présentes sur le marché, et 10 fois moins chères…

 

 

Martial Raysse, Image-V, 1975,
tempera-pastel-collage, 117x152

 

> optimiste, Martial Raysse s’explique pourtant : "mon but est simple, c’est une quête du bonheur" ; en fait Martial Raysse parait évoluer brutalement mais en son esprit, il est dans la continuité ; il veut dépasser le pop art, renouveler son travail et expérimenter sans cesse de nouveaux médiums

> sa mue est accomplie en 1977 : il introduit une manière et des problématiques qu’il va suivre jusqu’à nos jours ; il opère une "mythologisation" de scènes populaires grâce aux lectures érudites et la fréquentation des musées, et mène une réflexion sur l’histoire de la peinture

 

 

affiche de l’exposition (clic=zoom sur tout le panneau)
Martial Raysse, la Plage comme ici bas,
installation, 300 x 900, 2012)
 

 

> dès 1990, plus de doute : voilà un Martial qu’on reconnaît ! dans un style proche mais narratif plutôt que pop, avec les mêmes couleurs, il met en scène l’humanité d’aujourd’hui par de grandes compositions qu’il crée durant plusieurs années ; il veut enchanter le monde par la peinture.
Cette fresque de 9 mètres de long est typique (clic=zoom sur tout le panneau) ; elle est plus complexe qu’il n’y parait : voyez ce changement de tonalité au milieu, où juste une seule étourdie danse encore ; quel est ce mélange de populations ? en lecture de gauche à droite : après le beau temps, la pluie, or Martial Raysse veut exprimer le bonheur, dit-il... douterait-il à son tour ?

On re-danse sur la plage, la boucle est bouclée !

 

 

 

 

plus d’infos :

> l’exposition au Centre Pompidou
> le site de Martial Raysse

 



 

 

 

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