vraiement si jeune, l’art des rues ?l’art graphique des rues (le street art) c’est avant tout le graffitisme, au moins au début. Alors : salissure ou art, marquage de révolte ou existensialiste ?le graffitisme est tout à la fois : donc sachez faire la part de l’art et distinguer les définitions entre tags et graffs. Et admirez la diversité des techniques utilisées par les artistes des rues, pour faire vite et braver la maréchausée... |
double toile (détail) de Creez, exposée
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le graffitisme a bien 60 ans !un art venu des ruesune race : les artistes des ruesles différents styles du street artun art qui colle à la sociétédes marches de rues au marché |
> sommaire street art |
> achat-ventes de particulier à particulier
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le fondement du street art (ou art des rues) est le graffitisme, qui remonte à la fin de la guerre, aux USA, bien sûr ; le vrai démarrage fut à Philadelphie dans les 60’s, puis à New-York dans les 70’s ; à cette époque il ne s’agissait pas d’art mais de manifestations identitaires en banlieues et de protestation notamment contre la guerre, uniquement à base de letterings (lettrages) et de tags (signatures et slogans).
Ce fut dans la fin des 70’s qu’apparurent les premières peintures (fresques, personnages de BD, caricatures...), sur les métros puis les murs, qui s’amplifièrent vite pour donner lieu dans les années 80 à des manifestations un peu décalées mais déjà officielles (festivals, commandes, expositions en galeries...), non seulement aux USA mais aussi en Europe. Des célébrités "anciennes" comme Jean-Michel Basquiat lancé par Warhol, et Kait Haring on démarré dans ce milieu ; leur biographie montre un élément fondamental à la compréhension du développement du graphitisme : l’imbrication avec la musique.
Dans les années 90’s l’art du graffitisme s’est généralisé sur la planète, favorisé par la disponibilité des aérosols, au sein d’une culture urbaine transversale comprenant la musique, la danse (hip-hop…), le sport (skate, board, surf), vécue souvent en groupes ("crews"), prenant ses racines dans les banlieues. Encore peu vu dans les circuits traditionnels, cet art se distribue par le développement d’internet ou par des albums de photos dans les boutiques branchées. Le 21è siècle voit le street art progressivement s’intégrer dans l’art contemporain, par des galeries d’avant-garde spécialisées puis des institutions, pour atteindre son apogée vers 2010 puis se banaliser. en banlieue chinoise, 2010 (courtoisie Pascal Maljette) |
quel rapport y a-t-il entre le hip-hop, le skate, et le graffitisme ? A part leur fort développement en fin des 80’s, à priori rien, aucun rapport logique ne rapproche un sport et un art, sauf... la rue : le "street art" englobe graf, danse et musique, ne l’oublions pas !
Car toutes ces activités sont vécues par des jeunes de banlieues, lieux qui se ressemblent dans les pays occidentaux : elles ont trouvé dans cette population pleine d’énergie un énorme retentissement, vecteur de reconnaissance d’une communauté qu’on a appelé hip-hop sans vouloir trop discerner. On peut trouver d’autres parentés : celle entre la gestuelle sportive (la glisse en général) et la gestuelle graffitiste, et le fait que toutes deux sont (étaient) en marge d’une société qui interdit la glisse comme la peinture sauvage en son sein.
une des nombreuses fresques visibles
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> qu’est-ce que le hip-hop ? C’est un type de musique et de danse accrobatique inventée par des jeunes qui se défoulent intelligemment : une forme d’art créatif qui débouche sur des concours, concerts, événements > qu’est-ce que le skate ? C’est un sport de jeunes, prolongation 4 roues des patins à roulettes modernisés "rollers", dans un esprit un marginal et accrobatique. |
En cela rien de nouveau, entre arts des passerelles se sont toujours établies : le plus ancien étant l’opéra, composé de musique et de théâtre ; mais les arts contemporains multiplient ces liens, entre cinéma et musique, sculpture et architecture, grraffitisme et peinture, voire les intègrent entre eux.
Ce qui est plus récent, c’est la mondialisation du phénomène, encouragée par la banalité urbaine où les jeunes de tous pays se reconnaissent : New York (<) Paris (>) Pékin (>>)
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au 20è siècle les artistes des rues sont reconnus comme de véritables artistes : des plasticiens agissant volontairement dans les villes sans passer (au début) par des salles d’exposition, soit par vocation d’indépendance et de non récupération, soit par évolution depuis la clandestinité des banlieues. Certains ont commencé par saloper les rues par des tags, puis les meilleurs individus comme les meilleurs "crews" (groupes) ont évolué vers l’art ; ainsi certains sont désormais passés de la marginalité à la reconnaissance dans la société artistique ; c’est la différence entre "graf" et "tag".
Curieusement Alain-Dominique Gallizia (un des plus grands collectionneurs mondiaux de street art, auteur de la fameuse exposition au Grand Palais en 2009) considère que seuls les auteurs de tags et pochoirs sont des artistes des rues, il en exclut le graffitisme, du fait de l’obligation d’être très rapide. Définition non valable : 1° les endroits abandonnés ou autorisés au graffiti, qui permettent aux auteurs de prendre leur temps, sont bien situés dans des rues, 2° le collage de sérigraphies est aussi un art des rues, dans un même esprit, 3° ce sont parfois les mêmes artistes qui font tout celà, à des époques différentes.
Citons quelques artistes français précurseurs : Pignon Ernest Pignon (qui a eu une belle rétrospective à Evian en 2007), Miss Tic, Nemo, Mesnager, Artiste-Ouvrier, Space Invader, Zevs (prononcez Zeus) et bien d’autres...
fraîcheur et style typique du duo Mosko & Associés, ce panneau leur a été commandé par la Mairie du 4ème lors d’une exposition mémorable en 2005 aux Blancs Manteaux (Paris)
Mosko & Associés |
Il n’y a pas à s’offusquer que les meilleurs artistes des rues soient figurent dans le marché de l’art, en galeries, aux enchères ou dans les musées ; il en est des groupes disco ou rap qui remplissent les boîtes, salles de concert voire les stades
même non initié, vous pouvez facilement distinguer ces simples genres : > les tags (définition du mot) : ne pas confondre, comme le fait bêtement l’Administration (commentaire amusant), les graffs et les tags qui sont des signatures rapides d’individus, de groupes (de quartiers, pseudo-politiques, etc) ou d’ados en mal de grandir : - ces salissures n’ont rien d’artistique et doivent être combattues, sauf les tags qui servent à signer une fresque ; ces irresponsables ont pour but de saloper le maximum de périmètre (comme les chiens font pipi) pour marquer leur territoire ; certains -de moins en moins- ont quand même le scrupule de ne pas dégrader les fresques ou lettrages réussis ; il faut expliquer à ces gamins qu’en taguant ils ne font pas de l’art et n’iront pas au Grand Palais - avec une nuance : il faut distinguer les efforts calligraphiques de quelques uns (comme le montre le visuel ci-contre par IndexOne), reconnaissables par un style recherché ; ceux-ci, nous les classons dans le "lettrage" et non le tag |
non ! oui ! |
> le lettrage, ou "writing" ou "letters" est une évolution positive des tags, qui a donné naissance à un graphisme particulier qu’on retrouve dans les graffitis, faits de caractères pleins boursouflés type 3D ("flops", "bubbles"), entrelacés, étranges, qui ont même influencé les jeux vidéos, les polices informatiques d’agréement (RDKrew, K.Zper, TEMcrew…) et d’autres à télécharger à Evry : auteurs => voyez les signatures |
> les fresques (ou "murals") sont généralement composées par un groupe ("crew") qui met à contribution plusieurs artistes se connaissant bien, sur un thème donné ; elles peuvent aussi être peintes sur un véhicule, un métro...
New York dans le Queens, face au PS1 |
> le pochoir, moyen ancestral, a l’avantage pour les "clandestins" d’être rapide et réutilisable, d’où son succès ; le travail préalable de traçage et découpage du carton ou rodoîde est délicat, mais le bombage est facile et permet de dupliquer ; le pochoir n’est pas seulement utilisé pour des petites insertions rapides mais aussi pour des fresques... |
Paris, face au Centre Pompidou |
...comme en témoigne ces 4 extraits d’une oeuvre se développant sur une quinzaines de mètres, commandée par La Poste de la rue d’Ulm à des artistes connus qui se sont groupés pour la circonstance : Nemo, Jef Aérosol, Speedy-Graphito :
Qui a fait quoi ?> Nemo : les chats...
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le pochoir permet à certains virtuoses, comme Artiste-Ouvrier (c’est son nom) et d’autres d’atteindre un niveau de subtilité étonnant : |
Berlin, 2006, |
> le dessin est le plus simple des moyens ; c’est souvent celui du détournement, de l’expression humoristique ou de la poésie dans la rue ; il présente la difficulté de ne devoir pas rater son coup puisqu’il est produit avec un crayon aérosol indélébile : |
Paris, rue Pavée |
> le collage de sérigraphies est plus pratique, car c’est une oeuvre imprimée d’avance qui est rapidement collée, mais elle est plus chère à réaliser et fragile aux entempéries et aux imbéciles... :
> le collage d’objets, petites sculptures ou carreaux de mosaïques comme ceux de Space Invader qui veillent sur nous dans presque toutes les grandes villes du monde (ci-dessous à droite) |
<< Paris, rue Mahler
Mercenaires, 06 >> |
> une technique récente est le digital street art,
ou l’art des rues participatif (voir ici)
l’enfant kamikaze rêve, à Ivry, par Keusta et les nombreux artistes de ce crewla fresque entière
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L’art du graffiti est vivant, il colle au plus près à la société de communication populaire et changeante.
Par exemple il s’inspire volontiers de la BD, notamment des mangas... |
bombage de |
...il investit des
skate-board en vente |
...il est aussi proche du cinéma, notamment celui d’action et d’action violente (kung-fu, guerre, horreur...)...
rencontre dangereuse dans un
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...et bien sûr, il est toujours actif à dénoncer les abus et les frustrations...
allez, oust, du balai les cafards ! |
Bref, un art qui ne manque ni d’humour...
fresque par Psyckoze Nolimite |
...ni de poésie... |
un des célèbres
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bien malins les audacieux amoureux qui ont investi il y a quelque dizaines d’années dans les premiers tableaux à vendre qu’ont consenti à faire certains graffeurs (tout aussi malins) ; au départ ces artistes se sont fait un honneur à ne bomber que des murs visibles par tous, mais le passage sur les murs intérieurs aura été irrésistible, ne serait-ce que pour vivre correctement, pour rendre pérenne leur oeuvre et satisfaire leurs admirateurs.
La première vraie consécration muséale fut l’été 2006 à New York, au Brooklyn Museum ; cet endroit était un peu le Palais de Tokyo de l’époque, très avant-garde >> (courrtoisie Brooklyn Museum)
La deuxième, qui impacta le marché en Europe, fur celle d’avril 2009 au Grand Palais (commentaire) ; ce fut une véritable apogée car, cette fois, l’événement se tenait dans un lieu prestigieux de connotation bourgeoise. |
Où en était-on en 2008, juste avant la crise ?
> il y a longtemps que quelques fondateurs devenant stars internationales, ont fait bonne fortune, comme John "Crash" Matos et John Perello dit JonOne (prononcez djonn ouane) JonOne, 2010, aérosol |
John Crash : |
En Angleterre, pays aussi spéculateur qu’aux USA, Banksy (qui a fait un argument marketing de cacher son identitié) a fait une percée allucinante en surfant sur la bulle financière, passant de 2000€ en 2004 à 400’000€ en 2007,
A partir de 2010, son apogée, l’art des rues de style graffitisme est rentré dans une sorte de normalité : ses meilleurs artistes sont dans de grandes galeries ; dans les ventes aux enchères il est souvent présent dans les sessions d’art contemporain, ce qui traduit une certaine banalisation.
plus d’infos : |
> fatcap, le site le plus garni |
> dans les rues, aujourd’hui |
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