le Génie d’Antoni Gaudi au Musée d’Orsay

jusqu’au 17/07/22

quartier de Saint-Germain

Musée d’Orsay

16 €

Esplanade Valéry Giscard d’Estaing

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toutes images : exposition Antoni Gaudí architecte et décorateur au Musée d’Orsay (courtoisie Musée d’Orsay)

L’œuvre de Antoni Gaudi (1852-1926) est tellement spectaculaire, avant-gardiste et novatrice qu’elle force, plus d’un siècle après, l’admiration et pose cette interrogation : comment classer cette fantaisie débridée, qui défie les techniques de construction traditionnelles ?
"La supériorité de Gaudí sur son temps vient de la capacité qu’il a eu de reporter le faste économique et industriel de Barcelone sur ses œuvres ... il a transcendé son époque parce qu’il a su interpréter cette période et proposer les images les plus fortes pour la symboliser" [DP]

cette page s’appuie sur :
- l’exposition Gaudi à Orsay qui met l’accent sur le mobilier et pièces décoratives intérieures ou d’immeubles, un aspect occulté par la célébrité de ses architectures, et qui explicite ses méthodes de travail atypiques et novatrices
- le livre Antoni Gaudi, plus axé sur l’architecture, édité par Larousse pour l’occasion
- le film Sagrada Familia le défi de Gaudi, par Marc Jampolsky, 2022 sur ArteTv
rédaction : Madame Claude Léger

Antoni Gaudí, Casa Vicens 1885
(panneau dans l’exposition)
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Antoni Gaudí architecte

Gaudi est lié à la ville de Barcelone qu’il n’a jamais quittée, célébré pour ses immeubles extravagants ; son nom est inséparable de son ultime geste architectural et artistique : la cathédrale Sagrada Familia, en construction depuis 1883 et pour de nombreuses années encore ; les bâtiments de Gaudi épousent les éxubérances du monde végétal qui grimpe sur les parois, mais sans que l’architecture de Gaudi ne s’intègre vraiment dans la mouvance de l’Art Nouveau naissant, ce qui est le cas pour le mobilier (ci-après) ;

on voit dans ses façades des motifs plus géométriques et moins floraux et des incrustations en céramiques d’influence arabe

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La Sagrada Familia est le résultat transcendé de plusieurs immeubles et maisons : la Casa Vicens (1885), l’El Capricho (Villa Quijano, 1885 puis détruite et reconstruite en 1914), les Pabellones de la Finca Güell (1887) et le Parque Güell pour citer les plus caractéristiques d’avant 1900

Antoni Gaudí décorateur

son intervention ne se satisfait pas de l’extérieur seul : dans une démarche d’oeuvre d’art total, tout, absolument tout ce qui rentre dans un immeuble est conçu et fabriqué pour lui-même ;

les éléments et matériaux qui concourent aux ouvrages sont conçus spécifiquement pour lui, des tuiles du toit au plus petit bouton de porte en passant bien sûr par les meubles et leurs différents usages ; ceci dans un souci décoratif cohérent

< par exemple cette grille fait lien entre les espaces intérieurs et l’important jardin de la Casa Vicens

Antoni Gaudí
grille et jardinière pour la Casa Vicens 1888

.Le style des meubles est moins constant, allant de l’influence d’un rococo XVIII siècle assez opulant mais confortable, sur lesquels s’enroulent des guirlandes styleArt Nouveau

< comme ce fauteuil et ce paravent, aux décors assez chargés

> ou cette légère et plus imaginative coiffeuse, que n’aurait peut-être pas reniée les Lalannes

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Antoni Gaudí fauteuil et paravent du Palais Güel

Antoni Gaudí coiffeuse pour Isabel Güell i Lopez 1889

Côté décors : placards dissimulés en bois sculptés, portes monumentales, céramiques polychromes, ferronneries avec arabesques...

...mais, parfois, une certaine lourdeur ibérique qu’on retrouve aussi chez des créateurs de l’Art Nouveau tardifs en Europe ; certes l’époque est à la charge décorative mais tous n’ont pas la fine élégance d’un Majorelle...

> typique des intérieurs luxueux de l’Art Nouveau, cette boiserie de la Casa Mila (1910) ressemble à cet ensemble visible au MAD Musée des Arts Décoratifs de Paris

Antoni Gaudí
boiseries Casa Mila 1910
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Antoni Gaudí ingénieur

Gaudi a étudié les cathédrales gothiques et il conclut que les contre-forts extérieurs étaient un pis-aller de trop : mais comment sans eux conserver l’élan des voûtes vers le ciel et aussi ouvrir les nefs à la lumière ? solution : en inclinant les colonnes pour que la pesanteur s’exprime dans leurs axes et non en biais !
il teste ce défi technique (quelle est la courbe et l’inclinaison qui conviennent ?) sur quelques maisons et l’applique en grand sur la Sagrada Familia ; ceci sans logiciel de modélisation -celui qu’uilisent les architectes actuels installés dans la catédrale pour achever la construction des tours les plus élevées-

< Gaudi ajuste ces paramètres par un surprenant procédé analogique : des petits plombs accrochés à des cordelettes forment naturellement les courbes optimales, il suffit de basculer de 180° le modèle pour simuler le squelette d’une tour

> ce procédé (simulé ici sur ordinateur) permet de dresser une maquette en plâtre, procédé que Gaudi répétait dans son atelier qu’il avait aménagé à côté de la cathédrale en construction (l’atelier a brûlé).

reconstitution dans l’exposition / clic=zoom

simulation présentée dans le film de Arte / clic = zoom

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plus d’infos :

> l’exposition Gaudi au Musée d’Orsay
> le beau livre Antoni Gaudi, chez Larousse, 2022
> le film Sagrada Familia le défi de Gaudi, par Marc Jampolsky, 2022, sur ArteTv (version courte)
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