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Cette exposition du célébrissime artiste américain David LaChapelle est la plus vaste et la plus complète jamais organisée à ce jour en France. Elle démontre que Lachapelle est entré dans la cour fermée des Grands Artistes internationaux, alors qu’il y a quelque 10 ans il n’était qu’un Grand Photographe people and fashion : une magnifique évolution !
Une réjouissante rétrospective qui remonte le temps pour créer un choc par les oeuvres récentes.
Car c’est la révélation d’un "nouveau" Lachapelle : depuis 1999 et surtout 2003, cet artiste a opéré un tournant décisif vers un art significatif plutôt qu’essentiellement glamour, tout en conservant son esthétique néo-pop ; un art qui voit une apothéose avec les fresques de 2007 et 2008. Et ceci sur le fond comme sur la forme. Heaven to Hell, 1999
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Célèbre par ses clichés de stars superbes mais figées (il a été "1er photographe de l’année 96"), David LaChapelle s’exprime maintenant par un réalisme narratif :
> ses fresques (Décadence, Holly War) sont d’énormes installations en plans découpés formant une sorte de 3D, relief qui lui permet de mettre en évidence certaines parties de l’oeuvre
> elles se lisent dans les deux sens, de droite à gauche pour exprimer le passage du paradis perdu par la guerre, ou de gauche à droite comme un espoir de revenir aux sources du paradis
> sons et animations y sont ajoutés, discrètement
> le style baroque et les couleurs acides comme une provocation, sont conservés ; ils font lien avec les anciennes productions.
La grande dimension de ces oeuvres n’élude pas les détails précis, comme un fameux Crâne diamanté de Hirst qui trouve sa place naturelle dans Décadence, ou (ci-contre) ce texte curieusement affiché sur un Palm, dans Hooly War ; la lecture de telles oeuvres doit être très attentive.
Holy War, extrait du panneau gauche
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Le changement sur le fond est une réflexion sur le comportement de l’homme sur la terre, un face à face sur lui-même ; un thème majeur sont les deux facettes de l’homme, ange ou démon et son passage de l’un à l’autre, ce qui peut aussi s’interprêter comme un "éveil à une nouvelle vie" [Giani Mercurio, commissaire, interview de France-Inter] voire un retour vers l’enfance. Certes, de certaines de ses anciennes oeuvres émanait déjà une critique de la consommation effrénée mais résumée à un essage simpliste ; il va bien plus loin désormais.
David LaChapelle met un fort contenu mystique dans ses œuvres récentes et emrunte à la tradition : Heaven to Hell (2006) est une Pieta moderne, Art in Heaven (2008) s’inspire de la Chapelle Sixtine et Deluge (2006) est une Descente de la Croix sur fond de Las Vegas décomposé :
Il y a bien rupture : par exemple si l’homme est encore nu, c’est par dénuement, fragilité, de sorte que l’érotisme reste absent, alors qu’il fut en première ligne ; d’ailleurs ne figurent plus seulement des êtres supérieurement beaux mais aussi des vieux ou des gros. 2003 semble avoir été la première confirmation de cette évolution, par la série qui met Jésus en scène dans le monde actuel en reprenant l’iconographie classique ; s’Il devait revenir, peut-être apparaîtrait-t-Il un peu comme ça ? |
série Jesus : Interventionn, 2003
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When the world is through, 2005
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Bien sûr les icônes contemporaines de tous poils (sic) ne sont pas abandonnées pour autant : dans une série récente, Desastres 2005, elles survivent à toutes les calamités possibles ; elles y servent un message qu’on pourrait qualifier soit d’autisme soit d’optimiste béat, comme vous voulez c’est un peu pareil... Chic : vous rencontrez au hasard de l’expo : Naomi Campbell, Madonna, Andy Wahrol, Pamela Anderson, Paris Hilton, Christina Aguilera, Angelina Rivoli, Amanda Lepore, Cameron Diaz, Angelina Jolie, Gisel Bundchen, Lil’Kim, Paris Hilton, Sylvester Stallone, Donald Duck, David Bowie, Di Caprio... (il y a 2 erreurs : trouvez-les !) |
Sauvés sont les a-mateurs d’art ! Naomi est nue, Miam Miam (c’est le titre, ou à peu près, n’est-ce pas) !
Naomi Campbell Bon Apetite, 1999
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Pour ces montages, la technique de LaChapelle est complexe, laborieuse : se suivent études dessinées, installations théâtrales, nombreuses répétitions, shoots et reshoots, et enfin recomposition en une seule photographie finale. Deluge a nécessité une scène de 7 m de long avec bac d’eau agitée et ventilateurs, qui a mis en condition quasi réelle la vingtaine de nus qui y barbotaient ; patientez donc devant les postes vidéo qui passent en alternance des reportages en accéléré de fabrications d’oeuvres : passionnant.
Heureusement, par des réalisations comme celle-ci faites en parallèle des oeuvres spirituelles, David LaChapelle continue à s’amuser et à nous amuser, par des oeuvrescyniques dignes du pop-art.
Death by (tuée par un...) Hamburger, 2007
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Une petite réserve sur ce travail : face à la hauteur des autres oeuvres récentes, les (trop) nombreux Crash Cars 2008, en relief comme des Stella et parfaitement réalisés, convainquent peu.
plus d’infos :
> le site de l’artiste
> l’exposition à la Monnaie
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