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Un maître du cinéma dans Almanart ?
oui, car cette exposition vous fait découvrir un Fellini plasticien : "le cinéma est fait d’images ; une image est mise au point avec la lumière et c’est elle qui crée l’image ; en ce sens le cinéma a un lien étroit avec la peinture..."
Car si le monde de Fellini est celui de l’illusion poétique et rabelaisienne, sa mise en scène est profondément esthétique. Saviez vous qu’il préparait ses scènes avec ses propres dessins (il a été d’abord caricaturiste) et qu’il les mimait lui-même sur le plateau ? qu’il a crée tous ses décors dans des gigantesques installations à la Cinecita qui reconstituent des lieux réels ?
(courtoisie gal. Burgada & Cargnel) ... clic=zoom |
(courtoisie Fondation Fellini pour le cinéma, Sion) |
En 2008 Pierre Bismuth a créé la série "Following the Right Hand of"qui matérialise les mouvements de la main droite d’acteurs dans des films célèbres ; il est représenté par la galerie Burgada & Cargnel à Paris |
Affiche de type Fotobusta du film La Dolce Vita, 1960 (extrait de celle présentée à l’entrée de l’exposition). |
La fabrication des images est passionnante : conception par les dessins du Maestro lui-même, réalisation (sans ordinateur à l’époque) dans le Studio 5 de la mythique Cinecita ; ces images ont créent une inédite effervescence médiatique qui a secoué l’Italie catho-traditionnelle des années 60-80 :
Federico Fellini en 1955
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> des photos de et autour de Fellini : tournages, acteurs, le Studio 5...
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des extraits de ses films mais aussi des essais, des actualités filmées, des instantannés de ses propres mimes pour guider les acteurs
> ses "Livre de rêves" et ses propres dessins : entre 1960 et 1990, sur les conseils d’un psychanalyste, il dessine et décrit ses rêves : les clés de son oeuvre sont là dans deux grands albums faits de fantasmes et d’angoisses illustrées ; par ailleurs il a souvent préparé ses scènes et les a expliquées aux acteurs au moyen de croquis, gardant constamment crayons et papiers dans ses poches : Fellini a été un dessinateur prolixe
> des Albums de presses relatant les polémiques agitées de l’époque, à commencer par la 1ère en 1960 lors de la sortie de La Dolce Vita, des magazines, affiches, etc
Si Federico Fellini a beaucoup vécu et est mort à Rome (en 1993), il est né en 1920 à Rimini, village désert l’hiver et surpeuplé l’été d’une faune bigarrée ; il semble fermement s’ennuyer dans cette petite société rigide, fasciste et catholique (qui inspirèrent Amacord) et "monte" donc à Rome en 1939. Il y devient caricaturiste (genre d’humour qui marquera ses films), auteur de gags et sketchs, puis enfin travaille aux côtés du cinéaste néoréaliste Rossellini ; en 1952, il réalise le Cheik Blanc et l’année suivante Les Vitelloni : son style personnel est né.
Fellini avoue qu’il s’est toujours nourri du monde populaire, bucolique voire grotesque de Rome, à travers le cirque (qui inspirèrent La Strada), le music-hall et aussi les supports modernes qu’étaient déjà les bandes dessinées, les romans-photos et la publicité. Il met en scène cette Italie qui commence à s’émanciper des rigidités, traditions et religion, et découvre la société de consommation, l’insouciance et certaines libertés (qui inspirèrent La Dolce Vita).
La femme tient une place singulière dans le monde imaginaire de Fellini, entre caricature (gros seins, grosses fesses), réminiscence de ses rêves d’enfant et fréquentation des putes de Rome : "la prostituée est le contrepoint essentiel de la mère à l’talienne" dit-il.
extrait du Livre de Rêves : celui du 1er avril (!) 1975 |
Une des trait de libération de la société est l’apparition de la pin-up, et tout particulièrement Anita Ekberg, le sex-symbol très charpenté qui aura le plus impressionné Fellini (la Dolce Vita) : "c’est à ses parents qu’il faudrait donner le Nobel de l’architecture" [dixit Bob Hope, un de ses partenaires de cinéma]
couverture du journal Playboy d’octobre 1978 ... clic=zoom |
Fellini Roma, parodie de la Rome de Tite-Live produite en 1972, est dans un certain sens une synthèse burlesque du parcours artistique de Fellini lui-même : la ville mythique n’aurait pas été fondée par Romulus et Remus mais par Fellini et grâce aux mamelles de la louve mais par la prostituée Lupa !
l’affiche française, 1972 (courtoisie Fondation Fellini, Sion) |
et aussi : un catalogue et un coffret DVD très complets, à la librairie du Jeu de Paume
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