de mai à l’été 2018 | plusieurs quartiers | 9 institutions | - € |
tout Paris |
les meilleures expos en cours |
Mai 68, 1/2 siècle ! quel apport sur le plan artistique ? une série d’expositions donne une vue plus large de Mai 68 que les habituelles affiches et photos militantes : les autres pratiques, peinture, architecture et cinéma sont mieux valorisées ; et l’on respecte mieux l’équilibre en dévoilant pour une première fois des prises de vues côté gouvernement de l’époque, marquée par l’ouverture des archives officielles de la période. Mai 68 a marqué une rupture profonde du corps social et le début d’une nouvelle ère : celle d’un art dégagé du carcan convenu bourgeois, celle d’un art engagé sensible aux mouvements sociaux, plus proche des préoccupations humaines qu’ils transcendent.
"l’Université de Nanterre a souhaité que je ré-installe, entre les halls D et E à son emplacement d’origine, la fresque que j’y avais collée en 1969, alors jeune artiste et membre du Salon de la Jeune Peinture", Ivan Messac (courtoisie)
Mai 68 arty, |
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rappelez-vous : l’Université de Nanterre a marqué le départ de la révolte étudiante ; commencez donc par là :
> l’exposition Des Métamorphoses à l’Oeuvre rassemble les documents liés au Mouvement du 22 mars1968 (dont l’occupation de la salle du Conseil de l’Université) : elle expose les oeuvres historiques de la Coopérative des Malassis, de Jean-Luc Godard, de Henri Cueco, de Chris Marker… un regard sur la place des artistes lors du mouvement soixantehuitard
Henri Cueco,
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qu’est-ce que La Coopérative des Malassis ? |
La Coopérative des Malassis est un collectif d’artistes fondé en 1969 notamment par Henri Cueco (1929-2017), actif jusqu’en 1977, sur le modèle de la coopérative laitière car, tout comme le lait y est un mélange indiscernable issu de divers producteurs, les Malassis partagent leurs compétences de telle manière que l’identité du peintre disparait dans la peinture collective. Impossible de savoir qui a fait quoi dans un tableau ! les temps ont bien changé... |
ensuite, passez à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris pour plonger "inside" dans Mai 68 ! l’Ecole est en première ligne puisque, occupée, les affiches de la révolte sortent de l’Atelier Populaire qui s’y est installé :
Atelier Populaire-Presse, 1968, affiche-serigraphiée, collection B-A |
> "Images en Lutte" mèle adroitement films, photographies, tracts, revues, livres... pour montrer la réponse des artistes concernés par les évènements > sont exposée les oeuvres d’artistes militants de la première heure, dont plusieurs sont devenus connus sinon célèbres : Aillaud, Arroyo, Buraglio, Dolla, Fromanger, Frydman, Journiac, Le Parc, Messager, Mosset, Pincemin, Rancillac, Raysse, Rutault, Roussopoulos, Yalter, etc |
Gérard Fromanger, La Vie d’artiste, extrait de la série Hommage à François Topino-Lebrun, 1975, 200 x 300
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comment se construit une légende ? par le récit et l’image, mais les photos devenues iconiques ont été fabriquées tardivement pour le devenir :
"Les Images ont une Histoire" démontre comment s’est construite la mémoire visuelle collective des événements de Mai 68, avec 200 pièces : photographies, magazines, audiovisuels… ainsi :
> la photo de Daniel Cohn-Bendit par Gilles Caron, prise en mai 68, n’a pas immédiatement été distinguée par les grands titres de la presse (d’ailleurs en grève) ; Gilles Caron :
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> la Marianne de Jean-Pierre Rey est bien publiée en 1968, mais en petit format ;
Catalogue de l’expo Icones-68 à la BnF
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pourquoi toutes ces photos sont en noir et blanc ? |
"car les labos couleurs étaient en grève" répond Alain Genestar (directeur de Polka Magazine) sur france-info le 22/01/18, à propos du numéro spécial de Polka sur mai 68 et ses photographes ; il précise également que les photos iconiques sont sorties bien après les évènements, au mieux en juin ; et pour cause, la presse aussi était en grève |
et si vous alliez de l’autre côté des barricades ? la plupart des photos connues sont prises du côté des manifestants, mais on en découvre d’autres, excellentes, prises du côté des forces de l’ordre ; il était temps de les montrer sans parti pris, ce que font les Archives Nationales :
> les "Archives du Pouvoir" porte un éclairage inédit sur les événements vus par le pouvoir en place ; les photos sont inconnues, souvent remarquables sur le plan artistique ; elle montre aussi des affiches contre les institutions Nota : 2018 est aussi l’ouverture des archives de l’Etat jusqu’alors non librement communicables ; elles sont à votre disposition dans les salles de lecture des deux sites des Archives Nationales : l’Hôtel de Soubise à Paris et le dépôt à Pierrefitte-sur-Seine ORTF libre, date inconnue,
affiche anonyme |
A savoir :
le numéro spécial de Polka sur mai 68 se concentre aussi sur la photographie par la police
le saviez-vous ? "L’architecte Aussi" (titre de l’exposition) fait sa révolution !
Car les troubles qui éclatent aux Beaux-Arts dès 1966 s’accompagnent d’une revendication des étudiants en architecture ; leur engagement politique déporte l’architecture vers la qualité, alors qu’elle était depuis la Reconstruction (d’après guerre) dominée par la quanité ; vous revisitez ici ce champ des possibles, ces années 1962 à 1984 qui renouvellent l’enseignement de l’architecture et de l’urbanisme
et le cinéma aussi ! on sait que le Festival de Cannes a fait sa petite révolution cette ammée-là mais la Cinémathèque Française revisite Mai 68 par une exposition consacrée à Chris Marker, et reproduit en grandeur nature la première Quinzaine des Réalisateurs en Mai 69.
Chris Marker (1921-2012) était écrivain, éditeur, réalisateur, voyageur, photographe, musicien et artiste numérique ; un homme des collectifs, engagé en France et à l’étranger.
Jean-Luc Godard était en avance ! en 1967 il réalise La Chinoise, un film qui se moque de la fascination exercée par Mao sur un groupe d’étudiants français
que fait-elle ici, cette institution onverte le 31 janvier 1977 ? mais le Centre Pompidou est d’un tout nouveau genre à l’époque, ouvert, participatif et multi-disciplinaire ; sa préfiguration a germé dès le lendemain de 1968 par l’initiative du Président Georges Pompidou pour rendre l’art accessible à tous les publics ; en rupture totale avec le principe du Musée en viguer à l’époque.
Sur Mai 68 le Centre organise un colloque et des ateliers ouverts ; côté expo vous y trouvez :
> une méga fresque du graphiste Philippe Lakits interprétant des slogans et des affiches de Mai 68 > une mise en valeur du fonds d’images du Centre International de Recherche sur l’Image Politique, pour donner une idée de l’impact des slogans de Mai 68 dans une France sans médias, en grève
Affiche de Mai 68, |
la Mairie fait bande à part, n’ayant pas communiqué avec les autres (en janvier une conférence de presse a groupé toutes les institutions)… la com’ ce n’est pas son truc, on s’en aperçoit tous les jours…
Pourtant à l’Hôtel de Ville vous pourrez découvrir une intéressante exposition des photographies de Gilles Caron ; seniors, peut-être vous reconnaîtrez-vous dans les manifs 50 ans plus tôt ?
voir aussi : |
> l’exposition sur Alain Jouffroy |
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