Notre monde brûle au palais de Tokyo
jusqu’au 13/09/20 |
quartier de
l’Alma |
Palais de Tokyo |
12 € |
13 av du Président Wilson
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toutes images : exposition le Monde brûle, au Palais de Tokyo (courtoisie) / clic = zoom
Le Palais de Tokyo affiche l’urgence par cette exposition d’art contemporain d’une trentaine d’artistes, qui représentent une sorte de monde en feu : depuis l’élan démocratique des pays du golfe persique, des Printemps arabes, aux soubresauts culturels des pays postcoloniaux et aux changements climatiques. Chaque artiste témoigne de son ressenti devant ces bouleversements en associant à la fois reflexion politique et expérience poétique ; un parcours cohérent et non polémique
Notre monde brûle-t-il ?
édito de Emma Lavigne, Présidente du Palais de Tokyo (extrait) : "les commotions et l’instabilité du monde apparaissent aujourd’hui comme d’inexorables artifices créés par l’Homme, emporté par sa démesure et sa toute puissance ; la catastrophe n’est plus un horizon de spéculation philosophique ou esthétique, ..., mais une réalité".
Vous connaissez la "capitalocène" ? pas encore ? c’est l’ére géologique dans laquelle nous sommes entrés en raison de nos activités industrielles ; bienvenue !
> un des thèmes explorés est la colonisation aboutissant à la prédominance de la culture occidentale dans l’art,
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illustrée par le Congolais Sammy Baloji qui réalise une installation de plantes vertes, un mini jardin importé d’Afrique qui témoigne que la mondialisation est aussi végétale.
Mais bien plus : métaphore du lien entre son pays et le monde, chaque arbuste est planté dans une douille d’obus sculptée dans les tranchées de la Grande Guerre, fondue dans le cuivre des mines du Katanga, utilisée par les "tirailleurs sénégalais" sur le sol français
Sammy Baloji, ST planteset douillesd’ obus 2018
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pourquoi des artistes du monde arabe ?
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dans le cadre de l’année culturelle Qatar France 2020, l’exposition se nourrit de la collection du musée Mathaf (Arab Museum of Modern Art situé à Doha), qui témoigne de l’essor de la modernité dans les pays arabes, en insistant sur les échanges culturels et en interrogeant l’héritage artistique du Qatar en lien avec la globalisation [DP]
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> Michael Rakowitz s’attache à retrouver les trésors du Musée National d’Irak qui ont disparu à la suite de l’invasion militaire de Bagdad par les troupes americano-britannique en 2003.
"Sa volonté de reproduire des objets disparus témoigne de la nécessité de sonder notre relation à la mémoire et à l’histoire, en soulignant la fragilité de l’artefact face aux réalités géopolitiques du monde" (DP).
Ainsi a-t-il reconstitué les oeuvres disparues en papier journal, emballages, cartons, colle...
Michael Rakowitz
l’Invisible Ennemi 2017
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> Bady Dalloul, franco-syrien installé à Paris, "s’intéresse aux processus d’écriture de l’Histoire et à la construction et déconstruction des jeux de pouvoirs qui régissent les rapports entre états et populations".
Il présente une installation de 200 dessins de poche, pour illustrer la guerre en Syrie telle qu’il l’a reçoit par les contacts avec sa famille sur place ou au travers des médias. Pour lui aussi le monde brûle, car ses minuscules dessins ont pour cadre des boites à allumettes
Bady Dalloul
A Country without Door dessins 2019
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> l’impact des activités humaines n’échappe pas à la poésie des artistes :
ici, Fabrice Hyber, connu pour confronter l’humain à son environnement , consacre un Musée au plastique, materiau polluant s’il en est ; ainsi il oblige à repenser l’histoire des matériaux de notre quotidien face aux enjeux de l’environnement.
Fabrice Hyber
le Musée du Plastique 2020
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