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Végétal, l’Ecole de la Beauté

jusqu’au 04/09/22

quartier
de Saint-Germain

Beaux-Arts,
espace Malaquais

10 €

13 quai Malaquais

> accueil d’Almanart

les meilleures expos en cours

toutes images : exposition "Végétal–L’École de la beauté" de Chaumet Beaux-Arts à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris
(courtoisie Chaumet et Beaux-Arts) / focus : art, artisanat, joillerie et nature et écologie

un éblouissement ! voilà qui qualifie l’exposition Végétal, l’Ecole de la Beauté qui mérite bien son titre ; pas seulement par les pierres précieuses exposées mais par la beauté des plantes présentées en majesté sous toutes formes par des artisans et artistes de toutes époques

> dès l’entrée le programme s’illustre : devant vous scintille un Collier Liane en or de Chaumet de 1970, sur fond de Victor Prouvé qui peint Emile Gallé au travail en 1892, lequel s’inspire d’un livre-herbier d’Organographie végétale de Turpin datant de 1837 ;
à côté, la forêt en carton d’Eva Jospin nous rappelle que la nature vit et meurt

par Claude Léger, rédactrice

> attention : utilisez la "lampe de poche" de votre mobile (voir pourquoi)

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une exposition qui fera date

> cette ode au végétal en 400 oeuvres et 80 bijoux "questionne notre oubli contemporain de l’intemporelle, universelle et fragile beauté de la nature"(DP) ;
cet événement majeur séduit par son originalité et son ouverture aussi bien sur l’art, l’artisanat, la joaillerie que sur l’écologie et la nature ; chaque artiste ou scientifique la révèle et l’étudie à sa manière : plantes, fleurs, arbres, coquillages sont scrutés, dessinés, peints, sculptés, tissés et deviennent aussi de somptueux bijoux ; un voyage dans un monde enchanteur qui repose sur une collaboration exceptionnelle :

> le commissaire Marc Jean Jeanson ex-responsable de l’Herbier du Musée d’Histoire Naturelle de Paris et actuel directeur du Jardin Majorelle à Marrakech

> de nombreuses pièces viennent de la Maison Chaumet, organisateur et mécène des Beaux-Arts ; déjà Marie-Etienne Nitot, son fondateur en 1780, se présentait "joaillier naturaliste" auprès de l’Impératrice Eugénie (épouse de Napoléon III-1826/1920), férue de botanique ; depuis, Chaumet n’a pas varié et privilégie le végétal dans ses créations ;
les créations de Nitot sont tellement appréciées par l’impératrice Eugénie que Napoléon III lui interdira de venir au Palais plus d’une fois par semaine !

René Lalique, Collier et Peigne Noisettes 1900
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la folie botanique :

au 18ème siècle les explorateurs font découvrir des plantes inconnues et suscitent un formidable engouement pour la botanique ; les artistes accentuent le mouvement ;
ainsi Jean-Jacques Rousseau confie : "je raffole de la botanique, j’ai du foin plein la tête, je vais devenir plante moi-même !" (1765) ; l’histoire ne dit pas s’il en a attrapé le fameux rhume

un florilège délicat

d’où vient cet émerveillement pour ce florilège qu’a inspiré les artistes, artisans d’art et -bien sûr- joailliers ? probablement, outre la beauté des pièces, de l’organisation du parcours où les créations dialoguent entre elles, par exemple :
> l’épi de blé mordoré de l’herbier mis en regard du champ de blé de Raoul Dufy, d’une veste brodée d’épis de Yves Saint Laurent, sinon d’une broche en diamants et pierres
> saugrenu : les lierres de Le Corbusier se confrontent aux pivoines de Mapplethorpe
> ces diadèmes de trèfle ou les tulipes aux corolles éclatantes feront -et déferont- des fortunes
> inattendu : Le Chêne, tableau de Odilon Redon, voit ses feuilles en cascades de diamants, pendant que les Nénuphars de Monet attirent les Libellules de Lalique...

< Christian Dior, robe brodé de brins de muguets pour Françoise Arnoul, 1956 ; satin polyester

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> Joseph Chaumet, dessin blé et avoine pour un diadème, vers 1890, crayon lavis gouache

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< Georges Fouquet, broche Dragon de Mer, vers 1900, aigue-marine (une pierre rare), émail, or

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> Manufacture de Vincennes, 18ème, Bouquet en porcelaine tendre et feuilles de soie ;
ces "bouquets perpétuels" séduisirent l’aristocratie notamment la Pompadour

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La minutie, la précision de réalisation, la qualité des matières sont caractéristiques des oeuvres exposées :

< créateur anonyme pour Hedges et Krementz (Newark, USA)
broches Fleurs de Pensées, vers 1900,
émail, or, diamants, perles

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> coupe de jade, Chine 17ème Ming

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science et éternité

la science n’est pas oubliée : si la précision du dessin précède la création, l’orfèvre s’appuie sur les herbiers, sorte de base de données organographique patiemment alimentée au cours des siècles avant l’apport de la photographie ; ces indispensables outils et études artistiques montrent un souci d’exactitude qui place ces créations entre art et décoration

< Michel Adanson, herbier, 18ème
Triticum aestivum (blé tendre)

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L’art inspiré par la nature est intemporel ; ce grand écart est illustré par une splendide tapisserie du 16ème opposée aux plantes virtuelles du 21ème siècle, deux oeuvres en clôture de l’exposition :

< cette tapisserie aux Mille Fleurs dite "de l’Adoration", 16ème, est unique par sa richesse florale qui encadre le récit de la Dame à la Licorne ; 230 plantes y figurent dont une quarantaine d’entités différentes :

(extrait) ... clic=zoom

> Alan Butler, Virtual Botany, 2016 ;
Butler extrait des plantes de jeux vidéos, qu’il transpose sur un médium ancien, le cyanotype (technique de tirage photo en bleu cyan), afin de leur donner un semblant de vie réelle

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Dans cette enceinte hypersécurisée plongée dans une pénombre qui accentue la préciosité, une musicale originale de l’Insula Orchestra de Laurence Equilby accompagne votre parcours et renvoie au silence des plantes.

Le beau livre qui perpétue l’événement, montre l’intégralité des oeuvres présentées : presque une encyclopédie illustrée ; son chapitre sur la Théâtralité des plantes dans les musées est une contribution étonnante, bien dans la mouvance écolo du moment.

cartels : un bug inadmissible !

dans une exposition aussi prolixe, complexe et érudite, le public doit pouvoir comprendre les oeuvres, leur provenance, les matières utilisées, etc ; normalement les cartels sont là pour cela.
Pas ici ! leur lecture est tout simplement im-pos-sible !
Les cartels sont placées de manière complètement imbécile : non seulement posés presque par terre (stupidité constatée partout dorénavant...), dans la pénombre presque totale, avec un contraste très faible, si encore vous réussissez à les identifier... situation nuisible au travail didactique entrepris
Impératif : utilisez la "lampe de poche" de votre mobile et protestez !

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